Une réunion s'est tenue le 17 avril, ayant pour but de négocier collectivement (tous syndicats confondus) avec la Fédération nationale des chasseurs (FNC), des évolutions à proposer à la Commission nationale d’indemnisation (CNI) des dégâts de gibier.

La FNC a consenti, pour le ressemis des prairies, à prendre en compte le surcoût d’acquisition (HT) de mélange de semences contenant des légumineuses, en plus des graminées, sur présentation de factures justificatives.

Pour le maïs ensilage, la FNC nous a proposé une méthodologie totalement insatisfaisante, reposant sur un prix de départ du maïs grain rendu Bordeaux (cours mondial) alors qu’il s’agit d’une production écoulée localement ou en autoconsommation. La CR a dénoncé la déduction du coût du broyage (170 €/ha) alors que le broyeur est aussi passé dans les zones endommagées, sauf en cas de destruction à 100% de la parcelle.

Concernant le seuil de déclenchement de l’indemnisation, actuellement de 230 € à l’îlot ou 3% de surface détruite, la FNC refuse en bloc le seuil de 100 € par culture proposé par la profession. Elle prétend, avec une mauvaise foi inouïe, que le passage de l’abattement forfaitaire de 5% à 2% lui a fait perdre 1M€, alors que le passage du seuil de 76 à 230€, accepté en 2012 par la FNSEA et l'APCA, ne lui a fait gagner que 500 000€ (dossiers non indemnisés n’atteignant pas le seuil). Elle feint donc d’ignorer tous les petits dégâts qui ne sont plus déclarés, soit en tout 15 millions d'euros d’économies pour elle ! (Voir cet article : 15 millions d’€ par an en moins pour les victimes de dégâts de gibier !).

Furieux de s’être déplacés pour rien, les agriculteurs se sont vus rétorquer par la FNC que « la politique est de ne pas réduire les populations de sangliers, nécessaires au maintien de l’effectif des chasseurs ! ». Dans ce contexte, les suites de la négociation s'annoncent très difficiles...

Il est grand temps que le protocole d'accord léonin signé en 2012 par la FNC, l'APCA et la FNSEA vole en éclats !

La CR reste dans l'attente de solutions plus satisfaisantes, à savoir des indemnisations équitables. Les barèmes proposés étant globalement insuffisants, il faut revoir la législation afin de tenir compte : - du prix réellement payé à l’agriculteur (facture, contrat, comptabilité…) ; - des dégâts de toute nature (clôtures, animaux, matériels, pailles, agroforesterie…).

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