Les éleveurs de chèvres viennent de recevoir la facture de l'EDE et elle est salée...

Suite au désengagement total de l'Etat du dispositif de financement de l'équarrissage, la filière caprine doit augmenter sa contribution à ce financement. Devant l'impossibilité de répercuter à l'aval de la filière, une partie des 1.6 million € manquant, c'est l'amont de la filière qui doit prendre en charge cette différence.

 

La contribution des éleveurs doit augmenter par le biais d'une augmentation de la CVO "amont" des éleveurs de chèvres (déjà existante) de 0.32 à 1.84 € HT par chèvre (reproducteur de plus de 6 mois) et de 0.031 à 0.2 € HT par chevreau. La FNEC a adopté la solution de diviser le somme manquante de l'ATM caprin par le nombre d'animaux présents sur les exploitations. C'est pourquoi les éleveurs se retrouvent à payer un montant multiplié par 6 par rapport au montant de l'année précédente.

Les éleveurs caprins sont les seuls éleveurs à payer 80 % du financement de l'équarrissage alors que pour les autres éleveurs cela s'élève à 20 % du coût. Le coût de l'enlèvement est en moyenne de 60 €/ chèvre.

Avant 2013
En 2012 le cout de l'équarrissage caprin était de 2 300 000€.
La taxe d'abattage (72.80€/T) finançait 430 000€
La CVO amont (avant augmentation) finançait environ: 343 000€ TTC
L"équarrissage caprin présentait donc un déficit de  plus de 1 500 000€. Ce déficit était combler par les autres filières.

Fin 2013 deux évènements:
    - suppression de la taxe d'abattage qui finalise le désengagement de l’État
    - chaque filière doit financer son propre équarrissage

2 choix se présentent à la filière caprine :
    - Rester dans le financement collectif en restant dans l'ATM Ruminant  en sachant qu'elle devait trouver le moyen de s'autofinancer,
    - Sortir du système collectif et passer sur le modèle équin dans lequel chaque éleveur paye le cout réel (50 à 120€ par animal en moyenne) pour les animaux qu'il met à l'équarrissage.

Il a été décidé de rester dans le modèle collectif. Il fallait trouver le financement supplémentaire de 1 500 000€ (déficit annuelle) et trouver un moyen de compenser la disparition de la taxe d'abattage.

Financement par l'aval:
La création de la CVO Aval n'était pas possible directement; il a fallu passer par Interbev, ce qui a pris du temps et a conduit à un projet de CVO. Durant le temps de mise en place de la CVO, l'aval continue a payé une sorte de taxe d'abattage. Les abatteurs ont refusé une augmentation de cette somme qui pour combler le déficit, dans le but de ne pas impacter les éleveurs, aurait dû passer à 300 €/t.
L'accord sur la future CVO implique cependant une augmentation de la participation de l'aval puisqu'au lieu de 72.80€/t on passe à une CVO à 73€/t pour les chevreaux et à 95€/t pour les chèvres.
En se basant sur les volumes abattus en 2013, la CVO aval représentera 547 000€ (Chevreau: 3670tec  x 73€ = 268000€ + Chevre: 2936tec x 95€ = 279 000€) soit une augmentation d'environ 70 000€ par rapport à la collecte de la taxe d'abattage

Financement par les éleveurs : (via la CVO collectée par les EDE puis reversée à ATM éleveurs de Ruminants puis reversée à ATM Ruminants)

    Ancienne CVO Nouvelle CVO
Effectif en janvier 2013 Unitaire Total Unitaire Total
Repro >6 mois  1 065 045  0.32  340 814  1.84  1 959 683
Engraissement 77 524  0.031  2 403  0.2  15 505
TOTAL      343 000    1 975 000

 

Au Final:
Cout équarrissage estimé: 2 500 000€
Financement Aval:  547 000€
Financement Eleveur: 1 975 000€
Financement Total: 2 522 000€
Cout équarrissage estimé: 2 500 000€

Le coût pour les éleveurs augmente considérablement mais si on compare avec la solution de sortir du système collectif :
sur un troupeau de 200 chèvres, avec un taux d'équarrissage de 15% (sans compter les chevreaux mort-nés...) soit 29 chèvres équarries par an, le coût serait de 4 000 € à 9 500 € (Le coût de l'équarrissage varie en fonction des régions - éloignement des centres d'équarrissage, volume collecté...)

L'Etat se désengage et c'est aux éleveurs de prendre la relève, encore un coup dur pour les éleveurs, l'équarrissage devrait rester un service public.

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