Pourtant encore à l’état d’embryon, le Plan Stratégique National (PSN) divise déjà la profession. Certains demandent plus d'argent pour les petits, plus d'argent pour les éleveurs, plus d'argent pour les céréaliers... et c'est légitime puisque les aides PAC constituent malheureusement aujourd’hui une grande partie du revenu des agriculteurs. La Coordination Rurale (CR) qui est un syndicat généraliste refuse de prendre position dans cette guerre de tranchées consistant à prendre à certains pour donner à d’autres.

Depuis les premières discussions sur cette réforme, la CR dénonce le fait, qu’une fois de plus, la future PAC sera dissonante. Comment l’Europe peut-elle avoir des objectifs agricoles et environnementaux ambitieux quand elle laisse se mettre en place une renationalisation de la PAC ? Avec 27 PSN différents, il est difficile d’envisager une souveraineté alimentaire, pourtant prônée par la PAC. La transition écologique, bien qu’importante, ne doit pas être financée par la PAC, mais bien par des enveloppes supplémentaires. Quand un État ambitionne une certaine écologie, il doit la financer par ses propres moyens et non pas, une fois de plus, détricoter une politique agricole déjà décousue. La CR rappelle avant tout que c’est avec une exception agriculturelle et des prix rémunérateurs que l’Europe pourra prétendre à une PAC forte.

Malheureusement, encore une fois, la marche forcée est enclenchée, bien qu’aucun scénario ne soit encore clairement dessiné. La CR participe donc aux négociations afin de veiller à ce que le PSN soit le plus équilibré et que les conséquences soient les plus supportables possible.

« L'Europe nous tient par ces aides qu'elle cherche à verdir et qui se réduisent comme peau de chagrin et aujourd’hui, non seulement nous sommes livrés au marché mondial mais en plus les politiques réussissent à opposer les agriculteurs français entre eux : ils se battent pour toucher des aides qui leur permettront de continuer à exister demain. Le combat pour des prix rémunérateurs doit être la priorité. Nous n’en serions pas là, réduits à nous battre pour des miettes si notre profession était rémunérée pour son travail ! », conclut Alexandre Armel, secrétaire général de la Coordination Rurale.

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