Récemment, la Russie a durci ses règles d’importation des fleurs venant des pays européens et notamment des Pays-Bas. Les raisons invoquées par la Russie pour justifier ces mesures de rétorsion tiennent beaucoup plus de la mauvaise foi que d’un réel danger mais quoi qu’il en soit, la Coordination Rurale et l’Uniphor considèrent que si ces mesures étaient appliquées à l'Europe, elles permettraient de sauver la filière horticole.


Un protectionnisme déguisé

Les mesures russes sont évidemment politiques et uniquement politiques. Il s’agit en fait pour Moscou d’accroître les mesures de protection et de protectionnisme pour faire pression sur les gouvernements européens, la crise ukrainienne étant le point de départ de ces passes d’armes.

Désormais, les fleurs hollandaises devront passer des tests en laboratoire avant de pouvoir être exportées en Russie. Les effets de l’embargo russe sur les produits agricoles ne datent pas d’hier et ces nouvelles mesures se traduisent par une baisse de 25 % des exportations de fleurs hollandaises par rapport à l’année précédente.


Un protectionnisme facile à mettre en place

Les Russes n’ont toutefois pas eu beaucoup de mal à trouver une excuse pour freiner drastiquement les exportations hollandaises. En effet, les règles européennes sont pour le moins laxistes :

  • Une origine pas toujours très claire : une part des fleurs exportées par les Pays-Bas est en réalité une réexportation de plantes venues de pays tiers à l’Union, qui par le jeu subtil des textes se sont vues conférer une nationalité hollandaise ;
  • Un manque d’harmonisation des règles phytosanitaires : les règles phytosanitaires en vigueur en Europe sont contrôlées par les Etats membres de manières très différentes d’un pays à l’autre. Très récemment, une contamination par la Sharka a mis en lumière la bienveillance des autorités allemandes ;
  • Un manque de règlementation de la profession : en France, les professionnels de la filière sont surveillés de près tandis qu’il n’existe aucun contrôle pour les privés et les associations. Dans un tel contexte, l’application des règles est largement discutable.


La Russie est certes de mauvaise foi, mais elle met en avant des dysfonctionnements et des solutions qui doivent être pris en compte et analysés. En Europe, la filière horticole est en danger, il serait temps que nos dirigeants fassent preuve d’un semblant de courage politique.

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