Aide à l’engraissement : des conditions injustes pour les éleveurs !

Les recettes miracles de Bruno Le Maire n'ont toujours pas sorti les éleveurs de bovins viande de la crise qui dure depuis des années. Alors que les industriels prospèrent, leur revenu a été réduit de moitié depuis 2004*, pour atteindre son niveau du début des années 90.

Les prix à la production ne couvrent toujours pas le coût de revient et l'accord du 3 mai que la CR avait refusé de signer était un leurre.

Dans ce contexte de sécheresse qui a obligé les éleveurs à puiser dans leurs réserves de fourrage d'hiver, la posture provocatrice du ministre est loin d'être bienvenue. Face à cela, la CR propose des mesures concrètes et efficaces, que le ministre a hélas choisi d'ignorer.

Pour donner aux éleveurs l'accès à un aliment moins cher, la CR souhaite autoriser la vente directe par les céréaliers aux éleveurs, plutôt que des contrats interfilières qui ne fonctionnent pas. L'interdiction française que n'a pas voulu lever le ministre est non seulement une exception en Europe, mais aussi une aberration économique vu les marges des intermédiaires.

Quant à l'export, la CR incite les éleveurs à profiter des opportunités qui se sont ouvertes vers la Turquie mais aussi vers bien d'autres pays. Mais il s'agirait spécifiquement de l'export d'animaux en vif, pour ne pas déstabiliser les marchés des pays destinataires. La CR est convaincue que ce signe adressé aux industriels et abatteurs fera remonter les cours du marché français. Ainsi, la CR soutient de ce point de vue le GIE qui tient tant à cœur au ministre, mais elle ne peut toujours pas le faire au sein d'Interbev, à cause du manque de courage de Bruno Le Maire à braver le syndicat cogestionaire.

Enfin, est-ce un bon moyen de donner le courage aux producteurs de s'accrocher pour attendre des jours meilleurs, quand on leur dit que « la coupe est pleine » ? A moins que cette coupe soit pleine de lie et qu'il leur faille la boire ?

La gestion de l'agriculture ne peut pas se limiter à une opération de communication qui, certes, permet de leurrer l'opinion publique, mais qui finit toujours par heurter le mur de la réalité agricole. Le ministre est loin de pouvoir se vanter d'avoir accompli sa mission, à savoir « permettre à chaque agriculteur de vivre décemment de son activité et donner des perspectives d’avenir à l’ensemble des filières agricoles françaises »**.


* D'après la Commission des Comptes de l'Agriculture de la Nation de juin 2011, RCAI – revenu courant avant impôts - en moyenne triennale
** Discours de Bruno Le Maire à Chalons en Champagne, 31 août 2009.

 

Contacts presse :
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Bérengère Bosi – chargée de communication – 06 70 80 99 51

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