Alors que la crise du COVID-19 a démontré que les consommateurs étaient demandeurs de produits bios et locaux, les pouvoirs publics semblent décidés à développer l’agriculture bio. L’UE appelle au verdissement des pratiques, les collectivités et les pouvoirs publics multiplient les effets d'annonce pour valoriser le bio et accroître sa part dans les cantines scolaires.  Dans ce contexte, seule la Région Bourgogne-Franche-Comté fait marche arrière sur les aides accordées aux agriculteurs bio, en décidant de ne plus assumer l’aide au maintien à destination des exploitations en agriculture biologique. La CR dénonce ces injonctions contradictoires qu’on ne cesse de donner aux agriculteurs, lassés qu’on leur dise : « le bio, c'est ce que vous devez faire… mais débrouillez-vous pour y arriver ! »

Cependant, le problème est plus global. En Bourgogne-Franche-Comté comme dans d’autres régions, les collectivités territoriales et les services de l'État ont sous-évalué la vague de conversion en bio et les Régions ont été abandonnées "en rase campagne" pour faire face aux dépenses induites, alors même que la dotation globale de fonctionnement versée par l'État diminuait. « Cette situation augmente la concurrence entre les régions. Les agriculteurs bio en France ne sont pas traités de manière équitable, ce qui est affligeant ! », s'est insurgé Yanick Loubet, responsable de la section bio et vice-président de la CR 21.

De plus, au sortir de cette crise sans précédent, il est temps de changer de vision et d’accentuer le soutien à l’agriculture bio, tout en simplifiant les mesures de soutien. À ce titre, la CR propose de mettre en place une aide unique sur 5 ans et d’étendre les critères d’éligibilité des dispositifs d’aide. En effet, au-delà de l’aide à l’hectare, pour la CR, il est aussi nécessaire de valoriser l’aide à l’équipement en faveur des agriculteurs bio. Et pour cause, les agriculteurs bio s’installent souvent sur des petites surfaces et ils auraient besoin d’une aide pour l’achat de matériel d’occasion, les engins pour pratiquer les techniques culturales simplifiées ou les semoirs étant très onéreux. C’est pourquoi, la CR propose d’intégrer les acheteurs de matériels d’occasion aux PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations), desquels ils sont pour le moment exclus.

« C'est un non-sens ! Voulons-nous subventionner des agriculteurs qui sont économes et responsables ou voulons-nous subventionner des marchands d’équipement ? », interroge Claire Juillet, secrétaire générale de la CR 71. De même, elle signale une autre aberration : « les systèmes de récupération d’eau de pluie sont subventionnés pour les projets en élevage seulement et non pour ceux en maraîchage ! ».

Ainsi, la CR demande que la Région Bourgogne-Franche-Comté élargisse les critères d’éligibilité des dispositifs de type PCAE (Plan de Compétitivité des Exploitations Agricoles) pour mieux correspondre aux besoins des agriculteurs bio.

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