Le 19 février 2021, la Coordination Rurale du Loiret, représentée par Valéry Grégoire, membre du Conseil d’Administration de la CR45 et agriculteur ovin, a participé à une réunion du réseau Loup de l'OFB (Office Français de la Biodiversité) dont l'objectif était de présenter l’état des populations de loups en 2020 en France et en région Centre-Val de Loire.

"La réunion était cordiale, aucun dossier brûlant n’a été évoqué. On nous a dit que des loups se baladent dans l'Yonne (89), le Cher (18), l'Indre (36), l'Indre-et-Loire (37) et le Loiret (45). Quelques dégâts ont été déclarés dans des parcelles à proximité de notre département mais sur 5000 brebis qui pâturaient à proximité de la Loire, un seul cas de brebis attaquée par un loup a été déclaré en 2020", explique Valéry Grégoire.

Cycle de vie du Loup et progression géographique

La 1ère partie de la réunion consistait en la présentation du cycle de vie du loup et du fonctionnement de sa progression géographique.

"En fait, ce sont de jeunes loups (mâles et femelles) que nous observons. Ils changent de territoire dans l'espoir de rencontrer un-e conjoint-e mais s'ils n'en trouvent pas, ils retournent sur leurs pas. C'est lors de cette boucle qu'il y a des dégâts dans les troupeaux. Leur ancrage dans notre territoire va demander du temps mais pas autant qu'on ne le pense. Les conditions de vie dans nos plaines vont être plus propices qu'en montagne. En Sologne notamment, il y a de la place pour eux, c'est un véritable abri et garde-manger. Et nous n'aurons pas le droit de tirer, donc ils n'auront pas de prédateur." expliquent les animateurs régionaux du réseau loup.

Quelles mesures prendre pour protéger les éleveurs ?

Dans la 2ème partie, il était question de la compensation sociétale. Quelles mesures prendre pour protéger les éleveurs ? Quel mode d'indemnisation ? Quelle politique adopter au niveau national ?

Il existe 3 niveaux d'indemnisation.

Cas 1 : lorsqu'il y a beaucoup de casse. Des tirs de loup sont autorisés et une indemnisation totale est programmée.

Cas 2 : lorsqu'il y a quelques dégâts. Aucun tir n'est autorisé mais une indemnisation pour clôturer les parcelles de pâturage est mise en place.

Cas 3 (cas du Loiret) : lorsque sont observés des passages de loups. La seule activité mise en place est l'achat de chiens de garde (de Patous notamment) et d'une aide pour l'achat des croquettes.

"J'ai demandé à ce qu'on ajoute un volet formation et dressage pour l'éleveur. Un chien de garde, ce n'est pas un épagneul, on ne s'y prend pas pareil ! Les Patous sont très câlins, il faut donc les élever en conséquence", ajoute Valéry Grégoire.

Ce sera lors du prochain volet de la PAC, en 2023, que le département pourra faire la demande pour intégrer ce programme. Toutefois, "ce sont les attaques de loup qui entraînent les prises de position. Mais il ne faut pas attendre 3 ans avant de s'y mettre. Il faut anticiper dès maintenant, sinon ce sera trop tard pour nous ! Même en termes d'évolution des mentalités, de position de l'administration, et puis surtout de protection des éleveurs et d'adaptation de la politique des éleveurs ovins…", conclut Valéry Grégoire.

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