La CR de Charente recevait lundi 17 juillet Jérôme Lambert, le député de la 3e circonscription de Charente. Alors qu'il entame son 5e mandat, il n'est pas étranger aux questions agricoles ni inconnu des représentants de la CR qui l'ont rencontré : Frank Olivier, président de la CR16, Emmanuel Guionnet, vice-président, et Xavier Desouche, président de la Chambre d'agriculture de Charente.

Jérôme Lambert soutient la création de réserves collinaires

Alors que les arrêtés de restrictions d'usage de l'eau se multiplient partout en France et que la situation est critique dans notre département, l'irrigation et la qualité de l'eau (gros points de discorde en Charente) ont été parmi les premiers sujets abordés.

Jérôme Lambert est tout à fait favorable à la création de réserves collinaires, pour l'utilisation en été de l'eau tombée en hiver. Pour lui, "l'irrigation est nécessaire dans la limite bien entendu des ressources".

Une piste envisageable d'un point de vue parlementaire serait la création à l'Assemblée nationale d'un groupe d'étude sur le sujet du stockage de l'eau. Peut-être pourrait-il être demandé par notre député ?

Quant à la qualité de l'eau, Emmanuel Guionnet et Xavier Desouche ont évoqué le manque de transparence dont font parfois preuve les agences de l'eau. Oui, il y a des résidus de produits phytopharmaceutiques dans l'eau, mais en quantité infime. Les agriculteurs travaillent beaucoup à réduire l'utilisation des intrants et utilisent un matériel adapté à cet effet. Les techniques et les pratiques se sont améliorées au fil des années. En revanche, la question reste posée quant à la part de résidus de médicaments destinés à la consommation humaine dans cette eau...

Un système assurantiel pour compenser les baisses de revenu ?!

La discussion s'est ensuite tournée sur les revenus agricoles. L'Union européenne nous dirige vers un système assurantiel. Mais ce système ne peut compenser les pertes subies par les agriculteurs. Aléas climatiques, baisses successives des cours... La PAC n'a pas été conçue à cet effet. Pour Frank Olivier, "si la PAC était appliquée telle qu'elle a été écrite, le slogan "Des prix, pas des primes" prendrait tout son sens : un juste prix pour le consommateur et pour le producteur".

Depuis 1992, les prix à la production ont chuté. Par exemple, celui du blé est passé de 200 € à 130 € la tonne. Même les grosses structures arrivent à être en déficit... En Charente, on compte environ 200 agriculteurs avec un dossier en cours pour des demandes de remises de cotisations sociales. Pour Xavier Desouche, on peut en attendre 400 dans les mois à venir, toutes productions confondues. L'agriculture est source de richesses pour notre pays. Mais où va l'argent ?

Vers une Sécurité sociale commune ?

Il serait possible de limiter les inégalités en créant une Sécurité sociale commune. Notre député serait favorable à cette orientation du système de protection. Il reste cependant très mesuré quant à la complexité de la démarche et aux coûts supplémentaires supposément induits pour l'État et les bénéficiaires.

Normes

Il va de soi que nous ne pouvions pas rencontrer un député sans lui parler de l'inflation normative qui a des répercussions quotidiennes et colossales dans la gestion de nos fermes.

La France est au cœur d'une compétition intra-européenne déloyale. Nous avons insisté auprès de Jérôme Lambert sur la nécessité d'une réglementation européenne similaire à tous les pays, et notamment sans surenchère française. Il est aujourd'hui impossible de faire un simple nettoyage de fossé ! Et bientôt, il faudra demander l'autorisation de la DDT pour couper un arbre !

La France veut en faire toujours plus que l'Union européenne ; ce n'est plus possible.

L'entretien s'est terminé après 1h30 d'échanges intéressants et constructifs. Espérons que cette rencontre contribuera à faire bouger quelques lignes agricoles.

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