Mercredi 22 février, la section Bio de la Coordination Rurale avait invité la presse et les élus locaux pour les alerter sur les retards de versements des aides bio. Sur la ferme d’Anne et Christophe Chanet, située à Tremblay-les-Villages (Eure-et-Loir), ont été accueillies 25 personnes, dont deux journalistes et un député d’Eure-et-Loir. « Cela fait un an et demi que nous attendons les aides bio de 2015, nous ne pouvons plus attendre » témoigne Anne Chanet.Elle s’est installée avec son mari en 1990 en polyculture. Ces agriculteurs d’Eure-et-Loir ont passé un tiers de leur exploitation en bio en 2014, les deux autres tiers ayant suivi en 2015 et 2016. Mais dès 2015, une difficulté majeure est venue mettre en péril leur exploitation. Les aides bio de la campagne 2015, qui devaient leur permettre de réaliser la transition difficile des prix conventionnels et des rendements bio pendant les années de conversion , tardent à arriver.« Il y a un double problème, explique Clarisse Peron, coresponsable de la section bio. Les aides à l’AB sont passées dans le deuxième pilier de la PAC et sont maintenant gérées par les régions. Pour des aides de 2015, les régions, pour la plupart, n’ont toujours pas reçu le logiciel permettant de traiter les dossiers ! On nous avait annoncé le paiement des aides 2015 fin mars 2017, mais c’est maintenant repoussé à mai 2017 ! Le deuxième problème, c’est que certaines régions n’ont pas prévu suffisamment de budget pour les aides du deuxième pilier. Il faut absolument que ces régions revoient leur budget et que l’État remette la main à la poche.»La section Bio de la Coordination Rurale a déjà écrit plusieurs lettres au ministre et aux régions mais rien ne bouge. « Il est incroyable de voir la différence entre le discours des responsables politiques vantant l’agriculture biologique et leur absence de réactivité quand il s’agit de sauver cette même agriculture, s’insurge un autre agriculteur bio présent, c’est à croire qu’ils n’en ont vraiment rien à faire ! » Et pourtant la demande des consommateurs est là. La part du bio dans les paniers ne cesse d’augmenter. « Le risque, s’inquiète Yanick Loubet, coresponsable de la section bio, c’est que les distributeurs aillent se fournir en produits bio à l’extérieur de la France, voire hors UE, produits qui pour le coup, ne respectent pas notre cahier des charge bio très strict. » La section Bio continuera à se battre pour que les agriculteurs qui se convertissent au bio ne se retrouvent pas sur le carreau mais aussi plus globalement pour une meilleure traçabilité. Elle sera présente au salon de l’agriculture le jeudi 2 mars pour rencontrer les consommateurs, les politiques et les journalistes.

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