Jeudi 15 février, Sébastien Héraud a répondu à l’appel de Saveurs Commerce, de l’Union nationale du commerce de gros en fruits et légumes (UNCGFL) et de la Fédération des marchés de gros de France pour donner son point de vue et l’état des lieux concernant la vente sauvage sur son secteur.

Un vrai dumping social !

Les ventes sauvages sont généralement réalisées par des vendeurs ayant le statut d’auto-entrepreneurs et donc non soumis aux mêmes exigences sociales : amplitudes horaires très larges et aucune condition de logement pour les « pseudo-employeurs ».

Normes sanitaires, vous avez dit normes sanitaires ?

Il n’y a aucune hygiène dans ces dépôts et aucune traçabilité. Les colis sont posés directement au sol, ce qui est formellement interdit.

La mention de l’origine, généralement espagnole, est insuffisante. On ne sait pas de quelle exploitation provient le produit, ni même de quel grossiste et surtout avec quelles méthodes de production ?

Quels impacts pour l’agriculture française ?

Contrairement à ces vendeurs et à ces produits, l’agriculture française est soumise à bon nombre de normes et exige une traçabilité. Tout cela à un coût ; et ce coût là ces produits, ces vendeurs ne l’ont pas.

Dans ces conditions comment concurrencer ces produits ? Au printemps, on voit apparaitre sur leurs étals des « melons de Cabaillon ». Il y a une véritable tromperie sur la marchandise, sur le calibre et même sur le prix ! Les produits sont généralement vendus en cagette ou au colis mais qu’en est-il du poids réel ?

Le prix n’est même pas plus attractif dans ces conditions et l’agriculture française peut faire aussi bien voire mieux. Malheureusement l’effet quantité-prix ou la mention « récoltant » attirent plus d’un consommateur.

Des contrôles pas assez fermes et réguliers

Sébastien Héraud note également une certaine disparité dans les contrôles effectués chez ces vendeurs sauvages. Pour le producteur dordognais, « il ne faut pas s’y prendre seulement en juin, juillet et août pour contrôler les vendeurs d’oranges ; mais bien d’octobre à mars ! ». Il faut vraiment mettre la pression sur ces gens et ils n’auront alors plus le choix : respecter les normes françaises ou partir.

La Coordination Rurale appelle donc l’Etat et ses administrations à multiplier les contrôles et maintenir une pression constante sur ces vendeurs.

Ces vendeurs sauvages sont la conséquence d’une mondialisation outrancière. Les agriculteurs français doivent faire face à une concurrence déloyale de produits étrangers importés aux normes bien moindres et au prix bien plus attractifs

  https://www.youtube.com/watch?v=6QJ4Brm_OdU

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