La CR 48 s’est rendue le jeudi 5 juillet 2018 au parc « Les Loups du Gévaudan » suite à la récente découverte de traces d’un loup balte par l’ONCFS dans la Margeride, région où est situé le parc. Cette découverte a été rendue publique via un communiqué de l’ONCFS, suite à l’analyse de poils et d’urine de l’animal.

Pour rappel, ce parc a subit, il y a deux ans, une effraction conduisant à une évasion de plusieurs loups. La Coordination Rurale a été le seul syndicat à porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Lors de cet incident, il a été découvert que le parc ne tenait pas de registre des animaux présents.

La gestion de ce parc est divisée. En effet, le Conseil départemental de la Lozère est propriétaire du terrain et des installations. Il a par ailleurs voté une ligne budgétaire (5,4 millions d’euros) pour rénover le parc et atteindre les 100 000 visiteurs par an.

Quant à l’exploitation du parc, elle est gérée par la SELO, société d’économie mixte d’équipement pour le développement de la Lozère, dont le directeur est M. Jean-Louis Rouvière.

Vérification des engagements du parc

 

Suite à cet incident, la direction du parc avait alors pris des engagements de protection et de gestion du parc, mais également de communication envers les visiteurs.

Tout d’abord, celui-ci devait s’engager à sécuriser le parc via des caméras de vidéosurveillance afin qu’un tel acte ne se reproduise plus. De plus, l’exploitant du parc s’était engagé à tenir des registres de suivi de la population de loups. Les éleveurs de la CR ont également demandé que le parc, au même titre que les éleveurs, compte, puce et enregistre les animaux.

Enfin, sur l’aspect communication, le parc devait afficher un panneau à destination des visiteurs mettant en avant le bilan des brebis tuées en France par le loup. De plus, le site internet devait être mis à jour et ne plus montrer son partenariat avec le groupe Ferus.

Par ailleurs, la CR avait demandé, puisque le loup est un animal prédateur, qu’un résident à demeure soit présent sur le parc.

Deux ans après, il semble que le parc ait tenu une partie de ses engagements, celui-ci étant sécurisé par des caméras de vidéosurveillance et un comptage des loups ayant été effectué (comptage qui a, par ailleurs, occasionné la mort de 30 % de la population de loup présente en raison d’un mélange entre les deux meutes présentes). Ce comptage a finalement révélé qu’il y avait plus de loups présents dans le parc que de loups inscrits dans les registres datant d’il y a deux ans en raison du fait que les louveteaux étaient mal comptés.

Cependant, à ce jour, les engagements de communication n’ont pas été respectés. Les divers panneaux et affiches du parc ne montrent au visiteur qu’une seule vision du loup : le loup ne mange que des animaux vieux et malades, les animaux d’élevages mangés sont des animaux non protégés ou surveillés par les éleveurs... Bref, rien n’a changé sur l’image du loup donnée aux visiteurs, le quotidien des éleveurs n’est quasiment pas présent sur le parc ! Quasiment, puisqu’il existe bel et bien une affiche minimaliste (de la FNSEA qui n’a jamais pris part à ces discussions!) avec des chiffres datant de 2015.

Retour sur la journée

 

Arrivée de la CR48 au parc vers 11h30 :

À son arrivée, la CR 48 a demandé à parler au « responsable », M. Joseph Matera. Le but était de voir avec lui si, deux ans après les faits, les promesses d’engagements ont été tenues. Comme les éleveurs présents l’ont constaté, tous les engagements n’ont pas été respectés. Alain Pouget, éleveur de brebis, a expliqué qu’un seul discours était présent sur le site, le point de vue des éleveurs n’étant absolument pas exposé. De plus, les éleveurs s’indignent et ne comprennent toujours pas qu’un résident à demeure ne soit pas présent sur le parc.

Puis la CR 48 a demandé à consulter les registres, demande refusée dans un premier temps. Finalement, un seul éleveur a pu consulter les registres en présence du directeur et de deux gendarmes. Il existe donc, à ce jour, deux registres pour le parc scientifique et deux registres pour le parc de visiteurs. Chaque registre comporte des code barre, codes barres naissances et codes barres de « décès » correspondant aux puces des animaux.

Rencontre à 17h30, avec le conseillé départemental M. Agoin, M. Rouvière, directeur de la SELO et le directeur général des services du département, M. Thierry Blaclard :

Lors de cet entretien, la CR 48 a décrit les propos tenus sur le loup exposés sur le site internet du parc. Cependant, le site internet appartenant à la SELO, le Conseil départemental n’a pas son mot à dire, se retrouvant impuissant face à M. Rouvière, militant pro-loup, ne souhaitant qu’une seule chose, avoir plus de visiteurs dans le parc !

Il a néanmoins été décidé que des affichages, présentés en plusieurs lieux lors des visites, retranscriraient la réalité des dégâts du loup dans la nature et notamment sur l’élevage. La réalisation de cette affiche sera ouverte à tous les syndicats qui le désirent.

En bref, la CR 48 est repartie de cette rencontre avec des promesses de la part du Conseil départemental. Mais si la communication internet ne change pas, la CR48 reviendra au parc !

Rencontre avec la préfète, Mme Wils-Morel, et sa directrice de cabinet à 19h30 :

Cette dernière rencontre a été l’occasion, pour la CR48, d’expliquer l’effraction d’il y a deux ans à Mme Wils-Morel et le déroulement de cette journée.

La CR48 a également rappelé à la préfète l’une de ses missions régaliennes, à savoir la protection des populations, en rappelant une récente attaque mortelle de loups sur deux jeunes enfants en Arménie ayant eu lieu fin juin 2018.

Il a également été évoqué les attaques de loups sur les troupeaux. Vincent Gras, éleveur, a expliqué à la préfète qu’il a été attaqué trois fois cette année. Les éleveurs présents sont donc revenus sur les moyens de protection qui sont proposés. Ces moyens, dépendant du classement en cercle 1 ou 2, sont basés sur les attaques de 2016 et 2017. Cependant, Vincent Gras a expliqué que les attaques sur son troupeau ont commencé il y a deux ans. Lui faudra-il attendre encore un an avant de pouvoir obtenir des aides sur les moyens de protection des troupeaux ?

La préfète s’est montrée à l’écoute mais a avouée être impuissante face à cela, les cordes étant entre les mains du préfet coordonnateur de la région Auvergne Rhône-Alpes.

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