Mercredi 12 mai 2016, une délégation de la Coordination Rurale Provence-Alpes-Côte d’Azur a été reçue par M. Stéphane Bouillon, préfet de la région PACA, et M. Olivier Busson, chargé de mission environnement, développement durable, agriculture, mer. Dégâts de gibier, maladies phytosanitaires, diméthoate, loup… Aucun sujet n’a été éludé.
La délégation de la CR PACA était composée de :
- Max Bauer, président de la CR83 et de la CR PACA
- Amaury de Jessé, président de la CR13
- Michel André, trésorier de la CR05
Les difficultés liées à l'embargo russe
Dans la région, les grandes cultures et les productions de fruits et légumes ont été concernées. Baisse de prix, nouveaux marchés à trouver, tant d'éléments qui mettent en péril la survie des exploitations. Les exportations sont de plus en plus loin ce qui a un coût assez élevé. Nous avons informé le préfet du fait que la lenteur et les lourdeurs administratives dans l'instruction des dossiers a « gâché » des décisions prises rapidement par l’État.
L'horticulture
Les distorsions mondiales et européennes sont les causes principales des difficultés rencontrées par les producteurs. A cela il faut ajouter les impasses phytosanitaires et l’impossibilité d'utiliser des produits homologués en maraîchage. Comme nous, le préfet semble avoir du mal à saisir la logique conduisant à autoriser l’usage d’un produit sur une plante comestible et l’interdire sur une plante non comestible.
Les aides attribuées à l'horticulture sont utilisées principalement pour l'innovation alors que les horticulteurs ont davantage besoin d'espoir que d'innovation…
Les produits phytosanitaires et les maladies
Tout comme nous, le préfet a constaté une explosion des maladies ces dernières années.
En ce qui concerne le diméthoate, la CR a soulevé qu'aucune autre solution viable et efficace n’existe pour l’instant pour lutter contre Drosophila suzukii. Il s'agit d'une décision irresponsable du ministre de l'Agriculture. De telles décisions mettent en danger des exploitations, les entreprises travaillant avec ces exploitations (coopératives...) et par conséquent des salariés de toutes ces structures ! Ce qui se fait sur la cerise aujourd'hui peut être reproduit sur d'autres productions, personne n'est à l'abri.
Malgré l'interdiction en Espagne et en Italie, les producteurs de ces pays ont eu le temps de faire leurs stocks et sont actuellement en train de traiter.
Le préfet a annoncé que des contrôles sur les cerises en provenance d'Italie et d'Espagne allaient être réalisés.
Un point sur Xylella fastidiosa a encore été dressé et la CR a demandé que les protocoles de prélèvement et d'analyse en vigueur en France soient identiques à ceux pratiqués au sein de l’Union européenne.
Dégâts de nuisibles
Les populations de corvidés ont explosé ces dernières années, entraînant des pertes de récolte substantielles. Les chasseurs et les agriculteurs partagent les mêmes terres mais ils n'ont pas les mêmes intentions, d'où la complexité des relations.
PAC et reconnaissance du blé dur méditerranée
Dans la PAC, il y avait une reconnaissance pour la production de ce blé, laquelle a été perdue avec l’adoption de la nouvelle PAC. Les conséquences économiques engendrées par cette décision n’ont pas semblé primordiales et sont pourtant importantes.
L'urbanisme en zone agricole de plus en plus compliquée
Le préfet souhaite mettre en place une doctrine permettant la construction et la mise à niveau des habitations pour les agriculteurs voulant vivre sur leurs exploitations, tout en empêchant les dérives (gîtes…). Il s'agirait d'une règle commune à l'ensemble de la région.
L'irrigation
L'augmentation des restrictions d'eau va entraîner une diminution de récolte et par conséquent de revenu. Selon la DDT, la solution passerait par un système de goutte-à-goutte ; cependant, le système d'irrigation actuel sert pour l'irrigation mais, au vu des conditions climatiques du département, il est également adapté pour le gel. Par ailleurs, la mise en place d'un nouveau système aurait un coût financier très important.
