Après l'annulation de l’événement en 2021, crise sanitaire oblige, la 58ème édition du Salon de l’Agriculture qui s’est tenue du 26 février au 6 mars, porte de Versailles à Paris, était placée sous les signe des retrouvailles. Le salon s’est toutefois déroulé dans un lourd contexte international lié à la guerre en Ukraine. Ce que nous regrettons tous.
Moment fort de ce grand rendez-vous : avec Bernard Lannes, Président de la Coordination Rurale, nous avons assisté au discours d’Emmanuel Macron qui est revenu sur les impacts de la guerre en Ukraine pour le monde agricole. "Ce ne sera pas sans conséquences sur l'augmentation des coûts de l'énergie, ce ne sera pas sans conséquences pour l'alimentation du bétail". Mais jamais, le Président Macron n’a évoqué le fameux « Quoi qu’il en coûte ! » pour l’agriculture. C’est à peine s’il a évoqué un plan de résilience...
Seul véritable point positif, le Président de la République a souligné l’importance de la souveraineté alimentaire en France et en Europe. Il est, en effet, urgent de retrouver la souveraineté alimentaire que la CR défend depuis des dizaines d’années, afin de rapidement renouer avec un vrai soutien au monde agricole français et européen. À ce titre, les politiques d’accompagnement sont importantes.
Mais, ce que l’on veut avant tout, c’est une véritable considération du monde agricole et de la ruralité. Dénigrer l’agriculture française, c’est mettre en danger les exploitations, qui finissent par fermer, c’est aussi ouvrir grand la porte aux importations depuis des pays qui ne respectent pas nos normes.
La colère monte chez les agriculteurs ! L’État doit en prendre conscience et acter des mesures rapides et significatives, sans quoi il va être de plus en plus difficile de contenir les excès de fièvre ! Les réactions devant tant d’incompréhension deviendront rapidement imprévisibles et incontrôlables dans les campagnes.
Stop au double discours ! Le syndicat majoritaire ultra-libéral défend l'industrie agroalimentaire et sa seule préoccupation est le maintien des volumes de production. Il y a donc un fossé entre les revendications de la base, entendues lors des manifestations, et les solutions négociées au niveau national par ces dirigeants !
Qui parle, aujourd’hui, de souveraineté alimentaire solidaire ? C’est la FNSEA ! Elle garde son cap et fait évoluer ses éléments de langage…
Malheureusement, quand on défend depuis autant d’années les intérêts troubles des industries agroalimentaires et des firmes d’import-export, il est évident que l’exception agriculturelle et une véritable souveraineté alimentaire , telle que la Coordination rurale l’entend, restent la une hantise de celle-ci.
La FNSEA a toujours été contre le principe de maîtriser la production :
– 1997 : « L’idée fondamentale des jeunes est de gagner plus en produisant plus » (C. Lambert)
– 2006 : « Laissez-nous produire davantage afin de gagner en productivité »
– 2011 : Xavier Beulin « Il faut produire plus et à moins cher. »
la FNSEA cherche à répondre à la demande du président de la République et de la société, mais on ne peut s’y tromper et on voit bien que la FNSEA n’est pas prête à changer de paradigme.
La vocation exportatrice à bas prix, comme nous la connaissons actuellement, pénalise tous les agriculteurs du monde et, avec eux, les consommateurs qui se retrouvent parfois à consommer des aliments d’importation, traités avec des pesticides interdits en Europe et surtout en France .
L’Europe et la France doivent ainsi protéger et garantir ceux qui les nourrissent !
Durant ces élections présidentielles, un très grand nombre de candidats font référence au Général de Gaulle qui a dit : « Un pays qui ne peut pas se nourrir lui-même n'est pas un grand pays. » A méditer … !
Après ces quelques lignes, sur les syndicats majoritaires, je ne peux m’empêcher de pointer du doigt le comportement idéologique et irresponsable de la Confédération Paysanne avec ces dérives.
Depuis des années maintenant, la guerre de l’eau est déclarée. La cause ? Des bassines d’irrigation destinées aux agriculteurs qui manquent d’eau l’été. Ces bassines sont, depuis plusieurs mois, le terrain de violences et de graves dégradations.
Il est intolérable qu’une poignée d’activistes écolos anti-tout, avec le soutien de la Conf, détruisent notre outil de travail, nous empêchent de bâtir ces réserves validées par l’État et encadrées par un protocole signé par tous, y compris des associations de défense de l’environnement.
La Confédération paysanne veut carrément mettre un coup d’arrêt définitif aux projets de
« mégabassines ». Nous devons tous ensemble refuser de laisser pourrir ces situations et leur laisser penser qu’ils ont tous les droits, y compris celui de risquer la vie de nos exploitations. Oui, la peur doit changer de camp !
Enfin, cette année la CR fête ses 30 ans. 30 ans, c’est le temps de la maturité. C’est avoir su s’enraciner, rester fidèle à ses valeurs et à ses convictions.
Après deux années de Covid et la guerre en Ukraine, nous allons traverser de graves crises agricoles. Nous commençons à peine à en mesurer les conséquences sur nos exploitations. Réagissez ! Mobilisez vous ! Ne laissez pas les autres décider à votre place ! Prenez votre destin en main ! Rejoignez les rangs des CR dans vos départements !
Unis, plus fort pour mieux se faire entendre, par un combat de propositions pragmatiques, avec des idées pour défendre des revenus rémunérateurs sur nos exploitations.
Solidarité des citoyens ! Vous êtes des consom-acteurs pour nos agriculteurs, agricultrices et nos agricultures : à la fin c’est vous qui paierez l’addition et vous avez aussi un rôle majeur à jouer pour nos générations futures .
Solidarité de cœur pour le peuple Ukrainien et une pensée affectueuse pour leurs agriculteurs.
Agriculteurs, rejoignez nous ! La Coordination Rurale, c'est des hommes et des femmes, unis et solidaires pour mieux se faire entendre et défendre nos productions agricoles. On compte sur vous !!!
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Max BAUER, Secrétaire Général Adjoint, Président de la CR 83 et PACA
