Lors du Cropsav section végétale du 12 juillet dernier, la Coordination Rurale Provence-Alpes-Côte d'Azur a défendu les positions des agriculteurs sur le sujet majeur de Xylella fastiodiosa, mais aussi concernant le projet d'arrêté au sujet de l'épandage à proximité des sites hébergeant des personnes vulnérables ou encore le plan collectif volontaire Drosophila suzukii.

Xylella fastidiosa : la liste s’allonge !

20 espèces sont listées végétaux hôtes à la souche multiplex et la liste ne fait que s'agrandir. En France, 691 des 10 240 prélèvements se sont avérés positifs (soit 6,62%) dont : 1 483 prélèvements et 48 positifs (3,24%) pour la Paca. Trois espèces sont concernées (Polygala myrtifolia, Spartium junceum et Lavandula angustifolia) dans les Alpes-Maritimes et le Var. 7 875 prélèvements et 623 positifs (7,91 %) pour la Corse, principalement dans le Sud-Ouest de l’île. Au total, 267 foyers ont été trouvés : 14 en Paca et 253 en Corse.

L'audit de la Commission européenne a été réalisé en Paca et en Corse du 3 au 12 février 2016. Il a été souligné : un haut niveau d'alerte mis en place et la pertinence du dispositif de surveillance, l'implication des parties prenantes, la mise en place de mesures rapides et efficaces, l'importance des moyens humains et financiers et une qualité du dispositif d'analyse de laboratoire. Cependant, des écarts ont été observés comme l'intensité de la surveillance dans les zones tampons et dans les zones infectées, l'élimination de toutes les plantes hôtes en zone infectée (une nouvelle liste étant parue, l'élimination n'avait pas encore été faite, et cela a été régularisé depuis) et la limitation des mouvements des végétaux spécifiés à partir des zones délimitées.

La circulation des végétaux dans la zone délimitée s'organise comme suit : Végétaux spécifiés mis en circulation à l'intérieur de la zone délimitée : autorisation de circulation intra-zone ; Végétaux spécifiés qui sortent de la zone délimitée : respect strict de la dérogation de l'article 9.2 de la décision 2015/789 et apposition du PPE jusqu'au client final.

Modalités de circulation des végétaux spécifiés à l'intérieur de la zone délimitée.

Afin de garantir que ces végétaux ne quittent pas la zone tampon, il est demandé aux professionnels de respecter les mesures suivantes :

  1. Recueillir auprès du client (professionnel ou non) son identité, ses coordonnées, la nature du lot ou de la plante vendue afin de pouvoir être joint le cas échéant et sa déclaration du lieu de plantation dans un formulaire ou dans un cahier d'enregistrement. Le vendeur doit refuser la vente si le lieu de plantation se situe en dehors de la zone délimitée.
  2. Remise obligatoire par le vendeur à son client d'un document rappelant les obligations.

Les dérogations A et B ne sont donc plus applicables, l'article 9.2 doit être utilisé en remplacement.

La dérogation selon l'article 9.2 :

  • Le site doit être classé indemne de l'organisme spécifié et de ces vecteurs.
  • Protection matérielle contre l'introduction de l'organisme par ces vecteurs.
  • Il est entouré d'une zone large de 200 mètres constatée indemne et la zone est soumise aux traitements phytosanitaires.
  • Traitements phytosanitaires afin de maintenir l'absence des vecteurs.
  • 2 inspections officielles.
  • Aucun symptôme ni aucun vecteur n'a été trouvé sur le site et dans les 200 mètres autour
  • Des échantillons représentatifs de chacun des végétaux spécifiés présents sont analysés et l'absence est confirmée.
  • Avant le mouvement, les lots sont inspectés visuellement et un échantillon est analysé.
  • Traitements phytosanitaires avant le mouvement.
 
La profession n'a jamais été consultée pour la mise en place de cet article !

Le dispositif mis en place initialement (dérogations A et B) a permis aux professionnels de continuer leur activité même si une perte de chiffre d'affaire de 10 à 15 % est néanmoins signalée. De plus, la mise en place de telles mesures va avoir des coûts trop importants pour les entreprises.

Le projet d'arrêté au sujet de l'épandage à proximité des sites hébergeant des personnes vulnérables

L'utilisation des PPP à proximité des lieux hébergeant des personnes vulnérables est conditionnée par la mise en place de protections adaptées telles que des haies, des équipements pour le traitement ou le respect de dates et horaires de traitement permettant d'éviter la présence de personnes vulnérables (dérogations). Dans ces cas-là, la distance de protection est de 10 mètres.

En l'absence de tels dispositifs, le préfet détermine une distance minimale de 50 mètres en arboriculture, 20 en viticulture et 10 en culture basse. Une évaluation des répercussions a été réalisée dans chaque département et cela concerne :

  • 11,5 % exploitations dans le 04 ;
  • 3,1 % exploitations dans le 05 ;
  • 5 % exploitations dans le 06 ;
  • 5,7 % exploitations dans le 13.
  • 11,7 % exploitations dans le 84 (étude sur seulement 68 % du département)
Dans le Var, l’évaluation n’a pu porter que sur un quart du département et n’est donc pas représentative.

Dans chaque département, les arrêtés seront consultés par la CDOA, puis soumis à consultation publique et à signature du préfet.

Les serres et tunnels ne seront pas concernés par cet arrêté. Si un établissement ne peut définir les lieux que des personnes vulnérables fréquentent, seul l'établissement sera pris en compte pour l'établissement de la zone. Une usine à gaz est en train de se mettre en place alors que tout pourrait être régler sur place avec un peu de bon sens !

Drosophila suzukii

Situation en région Paca

Il y a eu très peu de signalements avant le 15 juin (situation défavorable sauf dans certains secteurs fortement humide comme l'île de la Barthelasse, les Paluds de Noves…). Après cette date, les dégâts augmentent mais sont généralement peu intenses.

Début juillet, le plus gros des cerises est ramassé, mais dans les secteurs tardifs et pour les variétés tardives, la situation devient critique. Des comités d'experts ont été mis en place dans trois départements (04, 13 et 84).

Au 29 juin, les récoltes ont été réalisées à plus de 80 %. Pour les parties restantes, les dégâts sont variables. Selon les pratiques culturales, les dégâts sont plus ou moins importants. Au 6 juillet, de lourdes pertes sont constatées, notamment dans le Vaucluse pour les variétés tardives.

D'après la modélisation utilisant les données météorologiques, l'année 2016 a été favorable à la drosophile (identique à 2014) mais la pression de ce ravageur est quasiment constante tous les ans, ce qui n'est pas arrangeant.

Le plan collectif volontaire (PCV)

La démarche du PCV est engagée depuis plusieurs mois par la FNPF, l'Apca, le Gefel, l'AOP Cerise de France, l'AOP Cebi, les JA et le CTIFL pour l'appui technique. Ce plan est nécessaire pour la mise en œuvre des indemnisations, comme s'y est engagé le ministère, et il sera applicable à toutes les régions de production françaises.

Il vise à maîtriser le développement du ravageur par la mise en place d’une lutte efficace basée sur l’anticipation, la gestion du risque, l’action collective et individuelle, la synergie des moyens et techniques de lutte et la recherche.

Pour cela, trois axes d'orientation ont été établis :

  • la surveillance du territoire : Ré-organiser le piégeage (10 à 15 piégeage fixes par région dans les cultures et en dehors aussi) et s’appuyer sur le réseau de Surveillance biologique du territoire (SBT) ; Recenser et mettre les données à disposition ; Développer un modèle de dynamique des populations (outils de modélisation pour anticiper les populations mis en œuvre par la CTIFL et en collaboration avec le SRAL Paca).
  • la maîtrise du ravageur : La prophylaxie - la mise en place est cependant compliquée d'un point de vue technique et financier, et sera seulement complémentaire à la lutte chimique. La lutte chimique qui est actuellement le moyen le plus efficace.
  • le renforcement de la communication Vers les professionnels : une note rédigée par le CTIFL et mise à jour tous les ans et des BSV adaptés au contexte local. Vers les jardiniers amateurs : BSV intégrant un point sur D. suzukii.

Ce plan est conçu pour être adapté aux nouvelles connaissances et solutions issues des travaux de recherche.

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