L’assemblée générale de la Coordination Rurale du Vaucluse a eu lieu vendredi 9 juin au restaurant Bistrot du MIN à Cavaillon. En marge de celle-ci, un petit déjeuner de presse était organisé afin de d’alerter les journalistes et les pouvoirs publics sur les inquiétudes grandissantes des agriculteurs du département.

Accélération de la désertification agricole

Entre pression économique, inflation et contraintes environnementales, les agriculteurs du Vaucluse font également face à un phénomène particulièrement pernicieux : depuis quelques années, le rythme d’artificialisation des surfaces agricoles s’accélère. 400 à 500 ha d’espaces agricoles et naturels disparaissent ainsi chaque année dans le département, soit la superficie d’un terrain de football !
« La Surface agricole utilisée vauclusienne (SAU) diminue 3 fois plus vite qu’au niveau national », alerte Jean Daveri, nouveau président de la Coordination Rurale 84. « C’est une bétonisation à un rythme effréné qui s’opère, au détriment parfois de parcelles de vignes classées en AOP, comme à Vacqueyras ».

Un prix du foncier en hausse

Principal effet de ce grignotage des parcelles, le nombre d’exploitations est en net recul depuis quelques années dans le département. « L’agriculture est déjà en soi une filière qui attire peu les jeunes, mais ici, il est particulièrement difficile de s’installer tant les terres sont rares et le prix en tension », souligne le président.
Malgré une agriculture à très forte valeur ajoutée à l’hectare, les espaces agricoles ont du mal à lutter contre la pression du marché foncier urbain qui dicte la valeur des terrains.

L’eau, au cœur des préoccupations

Cette matinée de débat et de réflexion a également été l’occasion pour le président de la CR84 de dresser un état des lieux de la disponibilité de la ressource en eau dans le département et de proposer des pistes de réflexion pour une meilleure répartition.
Parmi les solutions évoquées, « il devient urgent de mettre en place un système pérenne de collecte et de traitement des eaux usées, mais aussi des modes alternatifs de gestion des eaux pluviales tels que des retenues collinaires afin de maintenir, voire d’étendre le potentiel d’irrigation des terres du département », considère Jean Daveri.

Chiffres clés de l’irrigation Vaucluse

– 21% des terres agricoles sont irriguées majoritairement les vergers et le maraîchage (source RGA 2020)
– 37 % des vignobles sont équipés en Vaucluse
– +15% d’exploitations maraîchères en 10 ans nécessitant l’irrigation
– 100 projets d’irrigation identifiés à horizon 2028 en Vaucluse : sécurisation des canaux, modernisation ou extensions de réseaux

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