Le 22 août dernier, le Conseil d’administration de l’Organisme de défense et de gestion (ODG) de l’appellation « Côtes de Provence » a voté la baisse de 10 % des plafonds de rendement pour les rosés de l’appellation.
Suite à cette décision, la Coordination Rurale à adressé un courrier à Monsieur Philippe Brisebarre, Président de l’INAO.

En voici les propos :
Beaucoup de nos adhérents viticulteurs sont dans l’incompréhension. Ils ne nient pas que les campagnes de commercialisation à venir vont être difficiles, et qu’à l’avenir une baisse des rendements peut être un levier d’action, mais pour eux, comme pour notre syndicat agricole, il n’est pas concevable de changer les règles alors que les vendanges ont débuté.

En effet, cette décision, certes de la compétence du conseil d’administration de l’ODG Côtes de Provence, a été prise le 22 août, alors que plusieurs viticulteurs, dans les secteurs les plus précoces de l’appellation, avaient commencé leurs vendanges depuis plusieurs jours. Comment abaisser le rendement d’une parcelle de vigne, ou le rendement moyen d’une exploitation une fois la récolte effectuée ?

La solution proposée par l’ODG de faire des VCI est, certes, une solution légalement possible, mais se base en théorie sur le volontariat et non pas sur une obligation comme mentionné dans le guide explicatif sur les VCI de l’INAO, publié en novembre 2018 page 8, chapitre « Quel est le fonctionnement du VCI ? » : « La constitution d’un VCI est laissée à l’appréciation de chaque opérateur, dès lors que le signe que celui-ci produit est admis au bénéfice du dispositif (selon les modalités précédemment exposées). La gestion de ce volume est individuelle. Sa mise en place et son utilisation sont de la seule responsabilité de l’exploitant. » La décision de l’ODG pose aussi un problème d’équité, de justice entre les différents viticulteurs de l’appellation. Il nous semble qu’une ODG doit être équitable dans ses décisions. La même décision, prise plus tôt en saison, aurait été mieux comprise par les viticulteurs, et surtout ces derniers auraient pu activer les leviers à leur disposition (vendange en vert entre autres) pour réguler leur production au lieu d’être mis devant le fait accompli.

Les objectifs et les missions d’un ODG sont de gérer et d’anticiper en temps et en heure et non pas au dernier moment, au détriment d’une partie de ses adhérents. Une décision juste aurait été de maintenir les rendements à 55 hl/ha pour 2023, et d’ouvrir des discussions, dès la fin des vendanges, sur les mesures à mettre en place pour 2024, afin que tous les acteurs de la filière sachent très tôt dans la saison quelles seront les futures règles du jeu.

> La Coordination Rurale conclut cette en lettre en posant deux questions :
– Un ODG viticole peut-il modifier le rendement autorisé d’une appellation dès lors qu’une partie de ses adhérents a commencé les vendanges ?
– Un ODG viticole peut-il contraindre ses adhérents à faire des VCI ?

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