En déplacement jeudi 30 mars à Savines-le-Lac, le plus grand réservoir d’eau douce d’Europe de l’Ouest, Emmanuel Macron a présenté le nouveau « plan de sobriété » sur l’eau.
Explications avec Serge Jousselme, président de la CR05, présent à la réunion de travail en amont de la présentation du Plan Eau, dévoilé par Emmanuel Macron. Il revient pour nous sur les pistes et réflexion proposées.
« Dès l’annonce, bien que très tardive, de la venue du président, nous avons choisi de nous inscrire à la réunion de travail, afin de défendre et faire entendre la voix des agriculteurs sur cet enjeu majeur, qui nous concerne tous : l’eau. Nous étions 150 personnes triées sur le volet.
Les travaux ont démarré à 10h30 en présence notamment d’un météorologue et d’un représentant d’EDF, en charge de la gestion du barrage. Celui-ci a expliqué comment le groupement français gère l’eau en amont et en aval, et les choix stratégiques de débit de l’eau. Hugues Bernard, scientifique qui travaille avec le GIEC, a ensuite donné son avis sur le dépérissement des glaciers et l’impact du réchauffement climatique sur la pluviométrie. D’autres personnes sont également intervenues pour débattre des usages de l’eau et de la nécessité de mieux partager la ressource. Ces premiers échanges ont été très constructifs.
Après cette première réunion de travail, Emmanuel Macron est arrivé à Savines-le-Lac, pour une visite à pied de trois-quarts d’heure. Il a ensuite rejoint les débats rythmés par 5 nouveaux intervenants, qui avaient 4 minutes de parole chacun.
Divers sujets ont été abordés, notamment la problématique de l’eau potable, les subventions mises en place pour rénover les réseaux et lutter contre les fuites. Le maire adjoint de la commune d’Embrun a, quant à lui, présenté le dispositif GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations), nouvelle compétence confiée aux intercommunalités. Il s’agit d’une taxe mise en place pour subventionner des études ainsi que des travaux précis. Le président de la Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes, Eric Lions, est de son coté intervenu sur les projets d’irrigation et de retenues ou encore de modernisation des réseaux.
Enfin le maire d’Orcières-Merlette a expliqué sur les besoins en eau induits par le tourisme hivernal et estival.
Les discussions ont été clôturées par l’intervention de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il a expliqué la nécessité de dessiner un plan eau au moins jusqu’à l’horizon 2030. Il a annoncé que la consommation d’eau nécessaire à chaque habitant serait et resterait à un prix raisonnable. Par contre, les usages pour les loisirs personnels seront dorénavant beaucoup plus chers.
Après quoi, Emmanuel Macron a présenté son catalogue de mesures. Celles-ci vont clairement dans le bon sens. Il faut toutefois veiller à ce que l’agriculture reste placée au cœur des débats futurs. La Coordination Rurale entend d’ailleurs participer et peser dans les pistes de réflexions, afin d’améliorer encore les dispositifs existants ou les grandes orientations ».
