Le vendredi 14 avril, la Coordination Rurale de la Mayenne a rencontré les députés et sénateurs de la Mayenne pour aborder des sujets d’actualité. Étaient présents, la sénatrice Elisabeth Doineau, le sénateur Guillaume Chevrollier, la députée Géraldine Bannier et Guillaume Garot et Yannick Favennec, également députés.
Cette rencontre a eu lieu sur l’exploitation de Pascal Aubry à Simplé. Après être revenu sur son parcours, Pascal a fait une visite de son laboratoire (ouvert depuis 2022) où son équipe et lui élaborent toutes sortes de produits issus de son élevage porcin (rillettes, saucisses…). Les discussions se sont d’ailleurs poursuivies autour de la table.
Décapitalisation
Olivier Chemin, président de la CR53, a profité de cette rencontre pour parler de la conjoncture difficile pour les éleveurs et expliquer « que même avec une augmentation des prix de vente et la contractualisation, il sera très difficile de maintenir l’élevage dans nos campagnes, tellement les éleveurs sont fatigués moralement et physiquement de se battre pour vivre de leur travail. Veut-on encore de l’agriculture française demain ? » Selon lui, il faut remettre en question les importations européennes de produits qui ne respectent pas nos normes.
Méthanisation
La CR 53 a toujours été favorable à la possibilité d’incorporer des cultures dans les méthaniseurs dans la mesure où cela permet de mieux régulariser leur fonctionnement. Mais elle refuse que la méthanisation prenne la place de l’élevage !
Patrick Curtat revient sur la qualité du digestat épandu sur les cultures : « Le digestat devrait être uniquement utilisé sur un système herbeux. Car quand les sols sont cramés, il faut 25-30 ans pour les retrouver ! ». Les élus de la CR 53 ont conseillé aux parlementaires d’aller voir ce qui se fait est a été fait en Allemagne au sujet de la méthanisation. « Les prix agricoles ne sont pas là donc on nous demande de nous diversifier dans l’énergie ! » ajoute-t-il.
Contrôles sur les exploitations
Patrick Lemetayer, représentant de la CR 53, est revenu sur les contrôles abusifs subis par les agriculteurs. « Il ne faut pas oublier, que nous avons le droit de nous faire assister lors des contrôles comme ceux pour la PAC, surtout que, pour la majorité des agriculteurs, les démarches PAC sont effectués par une personne extérieure. La DDT est étonnée qu’aucun jeune n’était présent lors des réunions de présentation des contrôles. Je ne suis pas surpris car nous redoutons tous les contrôles ! »
Installation-transmission
« C’est bien beau de vouloir installer des jeunes, mais il va falloir mettre des conditions économiques pour les installer. Il ne faut pas profiter de la passion des jeunes ! » conclut Pascal Aubry.
Pour la CR53, il est indispensable que les établissements agricoles accentuent les formations sur la gestion et la fiscalité mais aussi avertissent les jeunes de ne pas investir des sommes trop importantes et ne plus réussir à se sortir un salaire décent.