L'Assemblée Générale de la Coordination Rurale de Loire-Atlantique s’est tenue le 6 mars dernier à Héric. Retrouvez ci-dessous le rapport moral de la CR 44 présenté par la Présidente Catherine Laillé ainsi que les articles de presse rédigés à l’occasion de cette journée.
Rapport moral
L'assemblée générale est toujours un moment fort qui permet de se retrouver, de rendre compte de nos actions, d'échanger ensemble sur les grandes orientations qui nous attendent pour agir et faire entendre nos propositions.
De plus notre position de 2ème syndicat nous rend désormais incontournables, encore plus légitimes.
Cette année, nous avons fort à faire car la Loi d'Avenir Agricole et la nouvelle PAC ne vont pas dans le sens d'augmenter nos prix et d'améliorer nos revenus. Nous en avons largement débattu ce matin.
Nous en avons marre d'être les vaches à lait : nouvelles taxes ici, nouvelles cotisations par là, baisse des aides, baisse des prix et toujours plus de dossiers à remplir !
Actuellement, avec la baisse du prix du lait, de la viande, des céréales
entre autres, les IAA sont en train de se refaire une santé sur le dos des producteurs alors que les marchés extérieurs sont à la hausse. Comment se fait-il que les productions animales diminuent chez nous et continuent à progresser ailleurs, en Allemagne par exemple ?
Parce qu'en France, les politiques essayent toujours de parer aux effets de crise sans s'attaquer aux causes. Plus de contraintes et de taxes chez nous et des coûts de main d'oeuvre qui varient de 1 à 10 entre les différents états-membres de l'UE. C'est complètement déloyal. Il faut rapidement y remédier.
Nous sommes vraiment loin d'être récompensés de nos efforts. Pourtant, nous sommes des agriculteurs responsables, nos produits sont de qualité et bien tracés. On ne peut pas en dire autant de certaines industries agroalimentaires.
Le scandale de la viande de cheval a marqué les esprits en mettant au grand jour ce que beaucoup soupçonnaient depuis longtemps. Il y en aurait bien d'autres exemples à dénoncer, comme celui de la viande de porc et ses nombreux voyages avant d'arriver dans les assiettes comme nous l’avons vu dans une émission récente d’Envoyé Spécial sur France 2 avec des porcelets nés aux Pays-Bas, élevés en Belgique, abattus en Allemagne, transformés en Roumanie, vendus au marché de Rungis par des tradders (avec une belle commission au passage) pour se retrouver sur les étals d'un charcutier parisien. Ses clients étant évidemment persuadés d'acheter de la bonne viande ‘bien de chez nous’. Je n'ai pas calculé le nombre de km au total mais bonjour le bilan énergétique !
Et pendant ce temps là, nous vendons à perte et en plus nous subissons toutes sortes de contraintes et de contrôles. La réponse n'est pas non plus dans la contractualisation telle qu'elle nous est présentée, les industriels veulent nous obliger à fournir nos productions sans aucune garantie de prix et sans tenir compte des coûts de production.
L'heure est grave parce que l'avenir de l'agriculture est menacée et les emplois directs et indirects aussi. Nous ne pouvons pas compter sur le syndicat du système qui continue à nous enfoncer.
Aussi, à la Coordination Rurale nous refusons de céder à la fatalité. Nous continuerons à nous battre jusqu'à ce que nos élus reviennent à la raison.
Nous voulons la régulation des productions, reconquérir le marché intérieur par la diversité et la qualité et répartir équitablement la valeur ajoutée pour garantir des prix qui rémunèrent.
Nous sommes des chefs d'entreprise responsables, nous prenons soin de nos terres et de nos animaux, nous tenons à préserver notre liberté d'entreprendre pour vivre et donner l'envie et les moyens aux jeunes de choisir ce métier si indispensable à la vie.
Ensemble et tous unis !
AG_44.pdf
