Le 7 janvier dernier, la Coordination Rurale 44 s’est déplacée à la DDTM pour rencontrer M. Rapion, directeur adjoint et Mme Bossard, chef du service économie agricole. La CR apporte son soutien à un agriculteur qui, suite à un contrôle PAC du 1er septembre 2014, s’est vu pénalisé de 18 000 € pour un écart de surface de 57a et la non présentation d’un cahier de fertilisation pour une année et ce, dans le cadre d’une PHAE (prime herbagère agro-environnementale). Des recours ont été faits auprès du Préfet mais également auprès du Ministre de l’agriculture.



Contrôles Pac : des pénalités disproportionnées !

Malheureusement nos interlocuteurs de la DDTM ne nous ont laissé que peu d’espoir, sinon aucun, sachant que le Ministère, par peur d’être jugé trop laxiste par l’Europe, ne reviendrait pas sur sa décision. La CR44 s’offusque, surtout dans un tel contexte économique, que les organismes de contrôle ne fassent pas preuve de plus de souplesse et de compréhension dans pareille circonstance surtout quand l’agriculteur est de bonne foi. 18 000 €, c’est, grosso-modo, la rémunération annuelle d’un éleveur (et encore !). Que dirait un salarié si on lui retirait son salaire pendant un an pour une broutille ? La CR44 a dénoncé une véritable disproportion entre l’erreur (car il ne s’agit pas d’une faute) et la sanction et a insisté pour mettre un peu plus de pédagogie dans les contrôles. La présidente de la CR44 a conclu en précisant que ces contrôles trop arbitraires et trop sévères risquent de dissuader beaucoup d’agriculteurs de signer des contrats environnementaux car trop contraignants et trop risqués. On risque donc d’obtenir l’inverse de ce que l’on recherche.

Lait : pour des OP transversales et des contrats qui rémunèrent !

Dans la foulée de cet entretien sur les contrôles, nous avons fait le point sur la situation laitière. La DDTM voulait y voir un peu plus clair depuis que la gestion du lait ne relève plus de l’Administration mais des OP, des laiteries, des syndicats… Même si la DDTM est toujours sollicitée par des agriculteurs sur les contrats laitiers notamment. Bernard Fougère en a profité pour rappeler le rôle et le fonctionnement des Bassins laitiers. Thierry Olivier, même s’il reconnait la loi du marché, indique qu’on ne peut pas laisser tout faire et qu’une régulation des volumes est nécessaire autant que la liberté de choisir sa laiterie. Il a aussi rappelé l’intérêt pour les agriculteurs des OP transversales au lieu des OP verticales trop liées aux laiteries et dénoncé cette situation complètement déconnectée du bon sens dans laquelle les agriculteurs vendent leurs produits à perte. Catherine Laillé a dénoncé à son tour ces coopératives qui investissent à tout-va en ayant oublié leur rôle fondamental de défense des intérêts de leurs adhérents considérés comme des fournisseurs de matière première sans même pouvoir en négocier le prix et sans aucun retour de plus-value. Bref, une course aux volumes conduisant à une baisse infernale (mais prévisible !) des prix, condamnée depuis longtemps par la Coordination Rurale. Catherine Laillé revendique des leviers souples à actionner en fonction des marchés existants et non hypothétiques.

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