Pathétique ? : NON
Il y a quelques mois en arrière, une information faisait la une des journaux télévisés : un ancien exploitant agricole à la retraite, avait envoyé à l’Elysée une lettre adressée à notre Président de la République, pour dénoncer sa situation financière qui ne faisait que se dégrader d’années en années.
Dans l’enveloppe, afin d’étayer son discours, notre gentil retraité avait glissé des miettes de pain, pour signifier ce qui lui restait à la fin du mois. Cette lettre fut suivi par 900 autres à l’identique, qui émanaient d’un collectif d’agriculteurs réunis pour la circonstance et décidés à marquer le coup.
« CRIME de lèse Majesté » diront nous, puisque notre ami se vit conduire, et presque placé en garde à vue par l’administration policière. L’Elysée considérant son geste comme « un outrage au chef d’Etat », il s’en fallu de peu pour que ce citoyen se retrouve au tribunal. Finalement, l’affaire fut classée, et maintenant oubliée.
Insultant ? : OUI
Cette riposte émanant de nos hautes instances, est une insulte pour la France entière et pour tous ceux qui ont travaillé toute une vie durant, sans jamais regarder leurs heures. Nous connaissons bien ce qu’est une vie d’agriculteur : les sacrifices, les doutes, les renoncements, les incertitudes, et tout ce cortège qui tout au long d’une vie façonne comme un sillon le long chemin que nous nous sommes pourtant tracés.
Nos anciens n’ont-ils pas mérité bien plus que largement, ce temps de repos, une paix et une tranquillité maintenant nécessaires ? Sans Agriculture pas de nourriture, c’est aussi simple que ça ! Mais cette vérité est loin d’être interprétée comme il se doit.
Il est une certitude, par contre ; celle du non respect de la part de ceux qui ont le pouvoir à tous les niveaux, toutes classes confondues, envers ceux qui les nourrissent « à double titre ». Croyez vous que l’homme se sauvera, s’il ne sauve pas les autres en quelque sorte ? Là est la question, nous connaissons pourtant la réponse de Marie Antoinette, lors de la marche des Parisiens sur Versailles : « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ».
Cette phrase n’est plus d’actualité certes, mais elle a été comme un détonateur qui, se reliant à l’explosif, mena la France à la Révolution. On ne peut la transposer aujourd’hui, la brioche ayant été depuis longtemps dévoré, le pain quant à lui, est grignoté en permanence par ceux qui détiennent les rênes du pouvoir, et les quelques miettes restantes sont distribuées à ceux qu’ils nomment les « Péones ».
Relevons-nous, le pouvoir peut changer de mains si nous le voulons vraiment. Ne nous laissons plus faire, pour éviter qu’à la place de miettes, on ne nous saupoudre d’un peu de farine. Merci à tous ceux qui ont œuvré et qui œuvrent pour la reconnaissance de notre profession.
Jean Michel Parcé
