Le département des Pyrénées-Orientales fait face à une crise sécheresse sans précédent, impactant lourdement les secteurs agricoles. En réponse, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a annoncé la mobilisation d’une aide exceptionnelle de 6 millions d’euros en provenance de la réserve de crise agricole européenne. Cette enveloppe vise à soutenir les agriculteurs, principalement les arboriculteurs et maraîchers, confrontés à des mesures restrictives d’usage de l’eau à des fins professionnelles.

La situation climatique critique à entraîné des pertes estimées à 112 millions d’euros pour les agriculteurs du département, notamment les producteurs de fruits et légumes. Pour atténuer ces conséquences économiques, le dispositif exceptionnel prend la forme d’une aide à l’hectare, ciblant spécifiquement les cultures irriguées.

Selon les détails fournis par le ministère, les montants d’aide varient en fonction des productions, avec un soutien financier s’élevant à 1000 €/ha pour les abricots, pêches et nectarines, 800 €/ha pour les pommes et poires, 200 €/ha pour les amandes, 800 €/ha pour les artichauts, céleris branches et courgettes, et 480 €/ha pour les melons, pastèques et courges.

Les agriculteurs concernés peuvent déposer leur demande d’aide dès le 2 novembre auprès de FranceAgriMer, avec des paiements prévus avant le 31 janvier 2024. Ces mesures exceptionnelles viennent en complément des actions déjà entreprises, telles que l’enveloppe exceptionnelle de prise en charge de cotisations sociales (PEC) à hauteur de 2 millions d’euros, déployée au printemps.

La vigne étant une culture peu irriguée et le secteur viticole ayant déjà bénéficié de dispositifs dédiés (distillation, prêt bonifiés, allègements de charges…), il ne sera pas éligible à ce dispositif. Néanmoins, le gouvernement promet un soutien continu aux viticulteurs, envisageant des solutions conjoncturelles adaptées pour pallier la situation difficile de cette filière. À un niveau structurel, des réflexions stratégiques sont en cours pour permettre aux viticulteurs de surmonter les multiples défis auxquels ils sont confrontés.

La crise de l’eau dans les Pyrénées-Orientales a atteint un point critique en octobre, avec un déficit de précipitations de 80 % par rapport aux années précédentes. Les agriculteurs, déjà impactés par la sécheresse estivale, appellent à une gestion plus efficace des ressources hydriques. La mobilisation de la réserve de crise agricole européenne s’inscrit comme une réponse immédiate du gouvernement pour soulager les agriculteurs et garantir une agriculture résiliente face aux défis du dérèglement climatique.

Parallèlement, des efforts sont déployés pour optimiser la gestion de l’eau, avec un accent particulier sur les infrastructures existantes, le réseau des canaux d’irrigation, et la nécessité d’une gestion plus équilibrée selon les territoires. Une mission interministérielle a été mise en place pour élaborer des propositions opérationnelles sur la gestion des ouvrages hydrauliques, les investissements dans les réseaux de canaux, et d’autres initiatives visant à préserver les ressources hydriques.

Face à la gravité de la situation, les acteurs du secteur viticole, particulièrement touchés avec une récolte historiquement basse, attendent également des mesures de soutien adaptées pour garantir la pérennité de leurs exploitations. Les autorités travaillent sur des solutions à court terme tout en envisageant des interventions structurelles pour renforcer la résilience de l’ensemble du secteur agricole dans la région.

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