Humeur d'un jour par Laurent Lepetit Vice Président de l'URDAC/CR14

Le propos que je vais vous tenir fait suite à notre victoire aux élections car je crois qu’il serait bon de nuancer Avec une participation de 48%, il s’agit la plutôt de la victoire d’une certaine indifférence.

 

Sommes-nous si peu nombreux qu’elle que soit nos préférences syndicales, à croire que nous pouvons encore améliorer ou changer les choses ?
Combien parmi les votants le crois encore d’ailleurs ?

Paysan qu’es-tu devenu ?

Que lire dans le résultat de ce scrutin ?
Pourquoi ne marques tu pas d’avantage une volonté de changement ?
Es-tu satisfait de ton destin ?

Il faut croire que oui pour ne pas avoir nationalement fait basculer la majorité et cherché une alternance.

Est-il encore possible que tu sois influençable par la puissance médiatique et financière du syndicat majoritaire ?

J’en arrive à croire qu’un système suradministré, déclaratif, contractualisé, subventionné, sans cohérence de prix ou tu ne commerces plus te satisfait !!?
Il faut voir les choses en face et accorder la victoire à l’industrie agroalimentaire, la finance soutenue et protégée par les politiques successives, le lobbying coopératif et sa servante la FNSEA.

Que l’on continue à nous gaver de services et d’appros et nous produirons !

N’ayez craintes vous pouvez venir chercher votre production quand vous voudrez au prix que vous voudrez.

Nous ne sommes plus la pour maitriser notre ferme mais simplement pour la faire fonctionner.

Je crois que si maintenant il y a si peu d’élan c’est parce que les paysans n’en sont plus. Nombreux sont ceux qui ne veulent même pas savoir d’où viennent les décisions ni par qui elles sont prises. Le moindre engagement ou même l’idée d’avoir quelque chose à trancher les perturbes. Ces sont des machines à produire alors les rares fois où ils relèvent la tête c’est pour la détente et la décompression. On peut le comprendre.

En 2009, nous avons cru au sursaut paysan.

Le bon sens voulait démontrer au système sa fausse route. Si la FNSEA n’avait pas ramé à contre sens, les rapports de force auraient changé et pas seulement pour le lait.
Voir les paysans tenir la corde et faire pression le reverra-t-on ? Peu probable, depuis, combien ont disparu ? Ceux qui restent produisent toujours plus a bons prix et cerise sur le gâteau, sont contractualisé dans quasi toutes les productions.

Nous voilà bien ficelés et maitrisés. Pourtant cette société ne va pas bien.

Divers scandales alimentaires font partis des éléments qui le prouvent. Cela montre aussi que depuis 1992, les idées que nous avançons sont celles du bon sens à retrouver.

C’est pourquoi j’ai envie de croire que si parfois elles trouvent trop peu d’écho, c’est parce que nous croyons inéluctable d’aller dans le mur pour tout reconstruire et redevenir de vrai paysans dans une société où l’homme pourra retrouver sa place.

Merci pour votre lecture de ces propos un peu alarmistes.

Heureusement votre engagement et votre ténacité nous permettent de garder espoir.

Le combat continue plus que jamais.

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