Dans une France en crise, à croissance zéro, où chaque jour apporte son lot de dépôts de bilan d’entreprises et donc de suppression d’emplois, le bon sens doit primer sur l'idéologie. Le bon sens doit conduire à évaluer l’impact socio-économique de toute décision avant de l’appliquer. Dans une France en crise, j'affirme que la mise en oeuvre du "Grenelle de l’environnement" et ses aberrations, que je qualifie depuis longtemps d’anti économique et d’anti social, n’est pas la priorité des priorités.


Taxer le travail pour obtenir, coûte que coûte, l’excellence environnementale n’est pas la meilleure manière de sortir notre pays de l'ornière. Faut-il dépenser des sommes folles, aller jusqu'à dévier une route, pour protéger un scarabée ? Est-il judicieux de faire payer 100 millions d’euros à des contribuables déjà saturés d’impôts pour protéger le loup ? L'éleveur qui se lève plusieurs fois par nuit pour agneler ses brebis peut-il admettre que son troupeau, que son métier, soit ainsi sacrifié pour donner satisfaction à certains lobbys ?

Ce qui se passe aujourd’hui en Bretagne était inévitable, l’écotaxe est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Trop c’est trop, les valeurs que porte notre profession - entreprendre, travailler, produire - sont de plus en plus bafouées au profit d'une idéologie irresponsable. Celle-là même qui a fait passer la France du deuxième au quatrième rang des pays exportateurs, qui sème le doute chez les agriculteurs et jette des milliers de salariés dans la tourmente.

Comment comprendre, au moment même où l'on annonce qu’un agriculteur se suicide tous les deux jours, que la préoccupation de 24 intellectuels - soutenus par une philosophe, un neuropsychiatre et un bio technicien, excusez du peu - soit de donner un statut juridique aux animaux ? Provocation, indécence, dirais-je même !

Messieurs les intellectuels, les idéologues, les écologistes… remettez les pieds sur terre, regardez autour de vous. Dans notre pays en crise, une vraie souffrance s'installe et l'agriculture paie un lourd  tribut aux difficultés du moment.

Il est temps, vraiment, de remettre l'humain au coeur de vos réflexions. Il est temps de reconsidérer  l'homme comme la priorité des priorités.

Michel Legrand - Président de la Chambre d'agriculture du Calvados
19/11/2013

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