Cyril Caria, président de la CR Corse, comparaîtra mardi 21 février à 14h00, devant le tribunal de Bastia aux côtés de 5 autres syndicalistes suite à des dégradations commises sur un bâtiment public en mars 2022. Celles-ci se sont produites en marge du blocage du dépôt pétrolier de Lucciana et d’une manifestation organisée le 17 mars dernier, pour dénoncer la hausse du prix des carburants et du gazole non routier, utilisé pour les engins agricoles.
La Coordination Rurale leur apporte tout son soutien et dénonce, en passant, une réponse disproportionnée des services de police.« J’ai été interpellé chez moi avec un calibre pointé sur la tête à six heures du matin », déplore Cyril Caria, poursuivi devant le tribunal pour complicité dans ce dossier. « On ne conteste pas les poursuites mais on dénonce les interpellations et leur mode opératoire. On aurait pu simplement nous envoyer une convocation », ajoute-t-il.
Une situation intenable pour les agriculteurs
Pire, ce pugilat juridique finit par détourner du sujet de fond, à l’origine de l’affaire : « les agriculteurs croulent sous le poids de des dépenses, des coûts de production. Ils n’en peuvent plus et sont bien obligés de réagir, de trouver des solutions pour alerter les pouvoirs publics, qui sont complètement aveugles et sourds », clame le président de la CR Corsica.
« Nous n’incitons pas nos adhérents à avoir recours à la violence lors de leurs actions, mais force est de constater que les agriculteurs sont excédés, à juste titre, et qu’il est de plus en plus difficile de maîtriser leur colère au vu du mépris des politiques. Le manque de considération de la profession est flagrant, ça en devient écœurant ! Que nous ont-ils apporté depuis la Pac de 1992 ? Des normes, de l’administratif à n’en plus finir et surtout du découragement ! », explique pour sa part, Véronique Le Floc’h, présidente nationale de la Coordination Rurale.