Le jeudi 3 mai 2018, une délégation de la Coordination Rurale composée de Michel Cartier, Geneviève de Brach, Lydie Deneuville et Nicolas Brabant, a été reçue par le conseiller agricole du Premier ministre ; ce dernier étant en séminaire gouvernemental « délocalisé » dans le Cher avec, au programme : des visites, des rencontres, des échanges...

Des sujets graves …. sans solution !

En parallèle de ce séminaire, la Coordination Rurale du Cher a rencontré son conseiller agricole, Julien Turenne. Pour Michel Cartier, président de la CR18, le bilan de cette rencontre est en demi-teinte : « nous avons abordé des sujets graves qui sont symptomatiques de la crise dans laquelle se trouvent les agriculteurs et l’agriculture française, nous n’avons pas eu l’impression d’être écoutés et compris ! Si on parle des suicides, on nous répond qu’il existe un numéro de téléphone à la MSA, nous ce que l’on souhaite, c’est que des solutions soient trouvées et vite ! »

Un territoire qui va mal

Nicolas Brabant a rappelé la situation économique et dressé le « portrait » du département du Cher :

  • 44 % en culture – 4200 ha en viticulture – 800 ha en arboriculture – le reste en élevage
  • dégringolade du nombre d’exploitations (1970 : 11 129 exploitations - 2014 : 3 806 exploitations)
  • augmentation du coût de la main-d’oeuvre : en 1978 , l’intervention d’un mécanicien était facturée 5,5F/h, en 2017 cela atteignait 55 €/h
  • le secteur de l’élevage est soumis à des normes et des contraintes coûteuses. En bovins, il faudrait que le kilo de carcasse atteigne les 5 € pour que les agriculteurs puissent s’en sortir
  • le prix du blé a été divisé par 3 en monnaie constante en 30 ans
  • les rendements des terres du Cher (60qx/Ha en blé quand tout va bien) sont bien inférieurs à ceux des plaines céréalières du nord de la France (90qx/Ha) : il nous faut 3 ans pour récolter ce que d’autres récoltent en 2 ans.

Pas d’anticipation

La question des retraites a aussi été soulevée. Lydie Deneuville, a rappelé l’usage du 44.3 pour bloquer la revalorisation des retraites au Sénat. Rappelons qu’il s’agissait d’une promesse de campagne du Président Macron : « Pour les retraites agricoles, à court terme, elles font partie des retraites que je revalorise, d'environ 100 € par mois. »

Julien Turenne a justifié cette décision par le fait que le gouvernement n’avait pas budgétisé et anticipé cette augmentation et que par conséquent elle n’était pas possible. Stupéfiant !

Hors sujet

Geneviève de Brach est revenue sur la carte des zones défavorisées en pointant du doigt les incohérences de la nouvelle carte et les conséquences sur le terrain que cela pouvait entraîner. La réponse du conseiller fût sans appel : « ce n’est pas le sujet ici ! »

L’agriculteur exclu

À toutes nos questions posées et problèmes soulevés, la réponse formulée fût : les EGA et les plans de filières sur 5 ans qui sont, pour ce gouvernement, la réponse à tous les maux. Or, pour Michel Cartier, « le problème, c’est qu’au bout de la filière, on ne retrouve pas l’agriculteur. »

« La coupe est pleine : les EGA, la PAC, les retraites, … on envoie l’agriculture dans un mur. »

Il est urgent de faire des propositions pour une politique efficace, avec des productions et des marchés régulés et protégés assurant un revenu équitable et stable aux agriculteurs !

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