F.Lucas-C.Soullie.S.Auconie

Le vendredi 17 juin, la CR Centre et la CR du Loiret tenaient leur Assemblée Générale à la Chambre d’Agriculture du Loiret.

Thème développé à cette occasion : « Quelle Politique Agricole Commune après 2013 ? ». Invitées à notre débat : Sophie Auconie, députée européenne, et Catherine Soullie, conseillère régionale.

François Lucas, Vice-président de la CRUN, est parti du constat d’échec des réformes successives de la PAC et a abouti sur les propositions de la CR pour une PAC plus équilibrée et plus efficace.

La sécheresse mettant à vif les difficultés économiques des agriculteurs, l’évolution de la PAC est bien au centre des enjeux.Sophie Auconie déclare qu’elle est favorable à une sortie de l’agriculture des négociations de l’OMC, ce qui permettrait d’ajuster la PAC aux besoins réels de l’agriculture européenne. Elle est également favorable à la TVA sociale, revendiquée par la CR depuis plus de 10 ans.

Un tel avis va dans le sens de la CR. Le drame de la PAC est qu’elle a été rendue OMC-compatible. Une réforme en profondeur impliquerait une sortie de l’agriculture de l’OMC (ou un traitement spécifique). Pour l’instant, le Président de la République, le Ministre, ou la Commission Européenne, n’y sont pas favorables.

Sophie Auconie pense que nous avons plusieurs soutiens importants : Bruno Le Maire, Dacian Ciolos, Michel Barnier, et quelques députés européens. Hélas, personne n’ose s’attaquer au fond du problème. Bruno Le Maire souffle le chaud et le froid en parlant de régulation des marchés d’une part, et d’autre part en faisant de la baisse des prix des matières premières agricoles son cheval de bataille. Quant à Dacian Ciolos, il n’envisage rien d’autre que de pérenniser la PAC sous sa forme actuelle, le verdissement en plus.

Catherine Soullie défend une vision différente. Elle insiste sur l’adaptabilité et la solidarité du monde agricole. Elle est favorable aux stocks tampons et à l’encadrement des marchés à terme de matières premières agricoles. François Lucas pense que la stabilisation suffit à elle seule car les spéculateurs iraient dès lors vers d’autres marchés.

Mme Soullie évoque l’idée de payer le delta de prix entre protéagineux et céréales, pour inciter les agriculteurs à produire des protéines. François Lucas pense qu’il y a là un gros malentendu : « où est dans ce type de fonctionnement l’idée de politique agricole commune ? La marchandise doit simplement être payée au-dessus du prix qu’elle coûte à produire ». Pour François Lucas, il faut revenir à la réalité économique des agriculteurs et mettre en place des tunnels de prix pour toutes productions. Les mécanismes de régulation interviendraient si le prix de marché est au-dessus ou en dessous du tunnel. Cela nécessite de se protéger de l’extérieur avec des droits de douane et de la préférence communautaire.

Au niveau environnemental, Catherine Soullie pense que le verdissement ne doit pas être excessif. Sophie Auconie va dans le même sens : « il y a une problématique environnementale franco-française. On en rajoute toujours trop. La France veut être plus vertueuse que la vertu ».

Michel Le Pape, président de la CR 37, pense qu’ « on ne pourra pas faire de l’environnement sans agriculteurs. Le premier verdissement doit être le maintien du tissu rural. Certains endroits n’étant pas cultivables, que ferons-nous si les éleveurs disparaissent tous ? ».

S’adressant aux élues, il conclut : « politiquement, vous avez les moyens de changer les choses. Si vous ne faites rien, cela vous sera un jour reproché. »

  11.06.17 - Débat avec les Députées européennes sur la PAC 2013

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