La Coordination Rurale du Loir-et-Cher, à l'initiative de son Président Philippe Motheron, organisait le vendredi 10 décembre une réunion de concertation avec les riverains concernés par les dégâts de sangliers alentours à la forêt de Prunay Cassereau.
Le détenteur de la chasse, Louis Giscard d'Estaing, Vice-président de l'Assemblée Nationale, refuse de clôturer la forêt pour conserver son imposant cheptel dans les bois.
'' Halte aux sangliers qui dévastent nos cultures ''
10/12/2011 05:46
Levée de boucliers chez les agriculteurs autour de Prunay-Cassereau qui montrent du doigt Louis Giscard d'Estaing, le gestionnaire du droit de chasse.
Ouverte depuis près de quinze ans, la guerre autour du massif forestier de Prunay-Cassereau est-elle en passe de se rallumer ? Hier, en présence du maire de Prunay, de la secrétaire générale adjointe de la sous-préfecture de Vendôme et d'un technicien de la fédération de chasse, une vingtaine d'agriculteurs se retrouvaient en mairie de Prunay à l'invitation du président départemental de la Coordination Rurale Philippe Motheron.
Forts d'une pétition adressée fin octobre au préfet signée par dix-huit agriculteurs sur les vingt riverains du massif forestier de 560 hectares qui concernent notamment Authon, Sasnières, Saint-Arnoult, Prunay, ils demandent au représentant de l'État d'agir pour que Louis Giscard d'Estaing, le gestionnaire du droit de chasse intervienne. « Les clôtures sont inexistantes ou pas entretenues et le massif n'est pas assez chassé, ce qui explique cette surpopulation. Si la concertation n'aboutit pas, il faudra en arriver à obtenir du préfet une battue administrative, demandée depuis quinze ans et jamais accordée », affirment-ils. Des dégâts aux cultures que nul ne nie. Ainsi en septembre, le préfet a ordonné par trois fois des tirs de nuit assurés par des lieutenants de louveterie. Hier, le directeur général des territoires Jacques Helpin, qui a constaté les dégâts en se déplaçant sur place à la mi-novembre, précisait : « Nous poursuivons la négociation et la préfecture a sollicité plusieurs fois et encore en 2010 le gestionnaire du droit de chasse, mais rien ne l'oblige à clore le massif. C'est aussi aux chasseurs d'intensifier la pression de chasse... »
Interrogé, le président départemental de la fédération de chasse, Hubert-Louis Vuitton rappelle qu'entre 10.000 et 15.000 € sont versés chaque année pour indemniser les agriculteurs concernés par les dégâts constatés. « Il faut que chacun y mette du sien pour éviter le conflit avec le monde agricole. Que le gestionnaire prélève un nombre maximum de sangliers et si possible, qu'il clôture le massif. Et s'il fallait malheureusement en arriver à la battue administrative, preuve de l'échec de la concertation, la fédération serait prête à donner un avis favorable... »
Édith Van Cutsem
La réponse de Louis Giscard d'Estaing
10/12/2011 05:27
Depuis sa mairie de Chamalières dans le Puy-de-Dôme où il se trouvait hier soir, le député maire Louis Giscard d'Estaing, gestionnaire du droit de chasse sur 560 hectares du massif de Prunay, précise. « Il s'agit d'une affaire privée que je ne souhaite pas voir utiliser à des fins politiques... Elle concerne aussi des propriétaires riverains avec qui des accords ont été pris dans le passé. Certains ont vendu sans que l'accord soit repris par le successeur... Maintenant, s'il s'agit d'éradiquer le sanglier, que la fédération de chasse finance la pose et l'entretien de clôtures fixes plutôt que de verser des indemnisations ! Et pourquoi pas instaurer, comme l'ont fait certains départements, une taxe au sanglier abattu ? Quant à parler du nombre de chasses organisées et de sangliers tirés, nos tableaux sont publics et on tue autant dans la forêt qu'autour ! » Louis Giscard d'Estaing a, cependant, refusé de commenter l'idée d'une battue administrative.
E.V.
