Le Président de la République, accompagné par Bruno Le Maire, était en déplacement le lundi 23 avril à Vouvray au Domaine ALLIAS.

Les représentants de la Coordination Rurale d'Indre-et-Loire ont pu s'entretenir avec le Président candidat pour évoquer avec lui les sujets de préoccupation des agriculteurs. Nicolas Sarkozy s'est montré attentif aux propositions de la Coordination Rurale mais n'a pas annoncé de changement dans la manière d'aborder les dossiers de l'actualité agricole.

Viticulture

La visite du Président de la République en terre viticole a été l'occasion d'aborder la question des droits de plantation, déterminante pour l'avenir de la viticulture.

Michel DELANOUE était présent pour représenter les viticulteurs de la Coordination Rurale. Nicolas SARKOZY a défendu le principe même des appellations et celui, qui lui est lié, du maintien des droits de plantations. Il a précisé que ce dossier était en bonne voie pour obtenir l'adhésion d'un nombre suffisant d'états membres, condition nécessaire pour permettre la révision de la décision de suppression des droits de plantation.

La Coordination Rurale estime en effet que la fin des droits de plantation, programmée au 1er janvier 2016, génèrera inévitablement l’accroissement du vignoble des pays viticoles européens avec des conséquences désastreuses pour les producteurs : le vignoble français pourrait éclater, sans aucun gain de qualité ou de pouvoir d’achat pour le consommateur, avec un préjudice très lourd sur le revenu des viticulteurs et un risque de détournement des appellations françaises.

Une régulation du potentiel de plantation n’est pas incompatible avec la compétitivité de la viticulture française et aucun autre système de gestion du potentiel de production ne peut répondre aux problématiques de désorganisation des marchés.

Pluralisme syndical Lors de sa conversation avec Nicolas SARKOZY, Michel LE PAPE, Président de la Coordination Rurale 37, a abordé la question du pluralisme syndical et l'importance pour le bon fonctionnement des institutions agricoles du respect des différentes organisations représentatives, garantissant la défense de l'intérêt général des agriculteurs et non celle d'intérêts particuliers. Le message a semble-t-il été entendu, mais Nicolas SARKOZY a renvoyé ce dossier au Ministre de l'agriculture, Bruno LE MAIRE. Rappelons que ce dernier a été le premier Ministre de l'agriculture à participer à un congrès national de la Coordination Rurale en décembre dernier. Les installations Xavier FREMONT, Président des Jeunes Agriculteurs de la Coordination Rurale 37, est intervenu auprès du Président de la République en évoquant les risques pour l'avenir du métier de voir se développer les achats de foncier par des investisseurs extérieurs au monde agricole. La perte de la maîtrise de l'outil de travail n'est, en effet, pas un facteur de stabilité et de pérennité des exploitations agricoles.

Nicolas SARKOZY s'est dit conscient des contraintes imposées aux agriculteurs et s'est notamment exprimé pour une simplification des normes. Il reconnaît les efforts de modernisation et de professionnalisation des exploitations agricoles. Il a réaffirmé sa volonté de préserver les terres agricoles de l'urbanisation et a rappelé la mise en place d'une taxe sur le foncier rendu constructible.

Organisation de la production La Coordination Rurale défend le principe de la régulation des marchés agricoles en vue de mieux répartir la valeur ajouté au sein des filières et de permettre aux producteurs de conserver les gains de productivité résultant de leur travail.

Fabien MOUSSU, représentant de la section lait de la CR 37, a ainsi indiqué au Président de la République que les difficultés de la transmission et la baisse des installations pourraient être résolues par la défense de prix rémunérateurs. Il a précisé que les démarches en cours visant à imposer la contractualisation montrent aussi leur limite du fait des relations déséquilibrées entre producteurs et acheteurs.

Nicolas SARKOZY a répondu que des mesures ont été prises (paquet lait et loi de modernisation) et que lorsque cela est nécessaire l'Etat intervient pour faire avancer les négociations. Il a aussi souligné que c'est grâce à la passion du métier que les agriculteurs peuvent tenir.

En ce qui concerne les mesures à mettre en place permettant aux producteurs de peser dans les négociations sur les prix, sujet abordé par Xavier FREMONT, la réponse a été apportée par Bruno LE MAIRE qui a simplement rappelé que des démarches sont en cours au niveau des bassins de production (NDLR : ces démarches sont souvent gérées par les CRIEL dans lesquels tous les producteurs ne sont pas représentés).

Coordination Rurale d'Indre-et-Loire : 02 47 80 43 43

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