Suite à la demande faite par les représentants de la Coordination Rurale 37, un conseiller de Matignon a rencontré la CR 37.

Lors de cet échange Michel LE PAPE président de la CR 37, Jérôme LESPAGNOL, 1er secrétaire, et Gérard ESNAULT vice-président ont fait le point sur les disfonctionnements administratifs et législatifs en agriculture.

Deux points ont particulièrement été détaillés à M. POTIER conseiller du 1er ministre, l’organisation de la production laitière, et la future PAC 2013.

Lors de cet entretien, trois administrations étaient présentes, avec M. PEREZ directeur de cabinet du Préfet, M. CHAUMIER directeur adjoint de la DDT 37, et M. POTIER conseiller de François FILLON, 1er ministre. L’entrevue a duré près d’une heure, et a permis de passer en revue de nombreux points de l’actualité.

La future PAC et les contraintes environnementales

De plus en plus, les exploitants se retrouvent contraints d’appliquer de nouvelles règles environnementales, qui sont de plus en plus compliquées à mettre en oeuvre. Cette conséquence du verdissement de la PAC, est encore plus contraignante que dans les autres pays d’Europe. Aujourd’hui, il est même possible de mesurer une perte de compétitivité vis-à-vis des collègues européens. M. POTIER a assuré que la volonté du gouvernement en place était de retranscrire les directives européennes sans jamais apporter de contrainte supplémentaire vis-à-vis des autres pays. Un second principe est engagé par les ministres, il consiste à simplifier les différentes démarches administratives.

Le point des nitrates a été soulevé par les participants, avec en premier lieu une remise en cause de la norme nitrates à 50 mg par litres, qui est très critiquée par les agriculteurs de la Coordination Rurale. Ce point va bientôt être d’actualité avec la réécriture du programme cadre sur les nitrates qui est prévu pour le mois prochain.

La production laitière en région centre

Le second point abordé fut celui de l’inquiétude des producteurs de lait vis-à-vis de la mise en oeuvre de la récente Loi de Modernisation Agricole (LMA). En effet il est prévu dans ce texte que les industriels doivent proposer un contrat aux producteurs de lait. Or les contrats proposés sont totalement déséquilibrés et vont jusqu'à mettre en péril les exploitations de par la précarité qu’ils génèrent. Gérard ESNAULT a précisé qu’à ce jour moins de 10 % des exploitants ont signé ces contrats et 88 % des éleveurs sont contre. Il faut donc faire le constat que cet outil ne répond pas aux préoccupations des producteurs. Il a aussi été abordé l’ambigüité qui est offert par la LMA aux coopératives laitières, qui se considèrent comme Organisation de Producteurs.

Le prix du lait devant être négocié entre l’OP et la laiterie, cela permettrait aux coopératives d’être juge et parie dans la négociation.

Les installations

Autre point traité lors de cet entretien, le cas des installations qui sont trop rares pour assurer un bon renouvellement des générations. Trop faible valeur ajoutée vis-à-vis du montant des investissements. Michel LEPAPE a rappelé à M. POTIER que les capitaux investis par unité de travail sont équivalents à ceux de l’industrie lourde avec des montants pouvant affleurer le million d’euros par exploitation.

Il a aussi été répété que les charges des exploitations sont en perpétuelle augmentation, alors que le chiffre d’affaires de l’agriculture ne cesse de baisser. L’équilibre financier est de plus en plus improbable, donc beaucoup de jeunes vont préférer la stabilité du statut de salarié.

Pour 2011, en Indre et Loire, le bilan des installations aidées ne devrait pas dépasser les 20 dossiers. Ce constat nous oriente donc vers une nouvelle désertification de la ruralité, et vers une industrialisation de la production.

De la visibilité et des prix En guise de conclusion, les représentants de la Coordination Rurale 37 ont rappelé plusieurs grands principes qui permettraient s’ils étaient mis en oeuvre, de pérenniser les exploitations et d’en installer des nouvelles. Le premier étant qu’il faille offrir aux exploitants une juste valorisation de leur travail, avec des prix rémunérateurs. Apporter de la lisibilité aux marchés agricoles pour sécuriser les investissements. Mettre en place une réelle régulation des filières grâce à une régulation des volumes en production. Si l’offre est adaptée à la demande alors les prix seront maintenus sans effort financier de l’Etat et de l’Europe. Il sera possible de dégager un revenu décent pour les producteurs et les jeunes seront plus attirés par l’installation. M. POTIER a pris note de toutes les propositions de la Coordination Rurale et va les relayer au ministre de l’agriculture ainsi qu’au premier ministre.

Article extrait de

l'Action Agricole de Touraine / Vendredi 14 octobre 2011 - N° 3382

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