La concertation publique de la charte des riverains s’est achevée dans l’Indre. La Coordination Rurale a participé à l’élaboration de cette charte, qui malheureusement n’apporte aucune avancée pour les exploitants agricoles.

Avant tout, il est important de rappeler que les produits phytosanitaires utilisés en agriculture, sont homologués, autorisés et mis en vente sur le marché en toute légalité. Ainsi, les exploitants peuvent acheter ces produits, les stocker et les incorporer dans leur appareil de traitement. Et pourtant, c’est au moment de la pulvérisation, quand le produit phytosanitaire sort de la buse antidérive, qu’il devient dangereux, source de polémique et objet de conflit.

Ne faudrait-il pas prendre le problème à la source ?

En réalité, la question qui se pose n’est pas de savoir si les riverains sont protégés par une bande de 5 ou 3 mètres, ou si les exploitants agricoles ont perdu une surface cultivable de 5 ou 3 mètres de large.

La vraie question demeure de savoir de quelles agricultures (au pluriel) les Hommes ont-ils vraiment besoin pour se nourrir ?

Dans le contexte particulier de cette crise sanitaire, la mondialisation sans limite se révèle être à l’origine de la déstabilisation des agricultures dans le monde entier, qu’elles soient productivistes, industrielles, familiales ou paysannes. Le monde agricole est en crise parce que les échanges internationaux ont profondément transformé l’agriculture de nos territoires.

Quand le 18 avril dernier, le président de la République adresse un tweet à l’adresse de la profession, en affirmant vouloir « rebâtir ensemble notre indépendance agricole », nous n’y croyons plus !! Toujours des bons mots, des promesses, et toujours aucun acte concret.

L’agriculture d’aujourd’hui et de demain n’a pas besoin de mesurettes, ni de petits décrets. C’est d’une vision d’avenir dont elle a besoin, d’une stratégie alimentaire, d’un objectif à atteindre. Ce n’est qu’une fois le cap fixé, que l’agriculture française pourra pleinement développer tous ses atouts, tout en ramenant de l’activité et en revitalisant nos territoires ruraux, comme notre département de l’Indre.

C’est pourquoi, face à toutes ces campagnes de dénigrement du monde agricole, la Coordination Rurale ne cesse de dénoncer les importations de denrées alimentaires ne répondant pas au cahier des charges imposé à nos agriculteurs en France. La CR demande donc en premier lieu le contrôle systématique des importations alimentaires et, en second lieu, la mise en place de l’exception agriculturelle de notre production agricole. Il en va de la souveraineté alimentaire de la France, et par conséquent de la santé des Français.

Avec cette crise, s’ouvre l’opportunité historique d’orienter notre agriculture vers un monde meilleur, où il est essentiel de renouer avec l’activité agricole elle-même, dès lors qu’elle se met au service des Hommes et des territoires.

Maguelonne De Seze

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