Christian Buson, président de l'Institut Scientifique et Technique de l'Environnement et de la Santé (ISTES), était invité à intervenir sur le thème du nitrate, au lycée agricole de Châteauroux, le jeudi 19 janvier.

Deux colloques internationaux ont en 2011 pointé les bienfaits du nitrate sur un plan médical.

Le 1er colloque a eu lieu à Paris le 31 mars, sous la présidence du Professeur Christian Cabrol. Les chercheurs intervenus à cette occasion ont clairement démontré les effets bénéfiques du nitrate sur la santé : système cardiovasculaire, défense contre les agents pathogènes, amélioration des performances sportives.

Le second colloque a eu lieu à Atlanta les 11, 12 et 13 mai, sous la présidence de Louis Ignarro, lauréat du Prix Nobel de médecine pour ses travaux sur l'oxyde nitrique. Les conclusions de ce colloque sont incroyables : les équipes de recherche tentent d'élaborer des traitements médicaux à base de nitrate. Les perspectives sont colossales, étant donné la prévalence de troubles cardiovasculaires dans les pays développés.

Christian Buson s'est appuyé sur les résultats de ces deux colloques. Il a rappelé la voie métabolique nitrate/nitrite/oxyde nitrique. 80% du nitrate que nous ingérons chaque jour proviennent de notre alimentation. Les légumes regorgent de nitrates.

Ces nitrates alimentaires sont des nutriments à part entière. Ils sont utilisés en complément de la synthèse endogène d'oxyde nitrique dans le corps humain. Au niveau de l’endothélium des vaisseaux sanguins (parois des vaisseaux), des enzymes transforment un acide aminé, la L-arginine, en oxyde nitrique, composé gazeux qui améliore les fonctions de la circulation sanguine. Le nitrate alimentaire est une source complémentaire pour la synthèse endothéliale d'oxyde nitrique.

Christian Buson a expliqué ensuite que pour lutter contre les proliférations algales dans les eaux douces ou marines, le facteur de maitrise est le phosphore et non l'azote. Or, toutes les politiques de reconquête de la qualité de l'eau sont basées sur la réduction des quantités de nitrate dans l'eau.

Un débat passionné a suivi l'exposé de M. Buson. Plusieurs professeurs du lycée, venus avec les étudiants, ont apporté la contradiction. Si les effets bénéfiques du nitrate sur la santé sont admis de tous, les effets sur l'environnement font débat.

Plusieurs participants au débat ont estimé que la réglementation de 50 mg/l est une bonne chose car elle a permis d'améliorer les pratiques agricoles. M. Buson a répondu à cela que de toute façon, la norme ne repose sur rien de solide scientifiquement. On ne peut pas justifier une norme à posteriori: c'est intellectuellement malhonnête.

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