Débat avec les écologistes de l'association Eau Secours 28, le lundi 10 octobre 2011, à Châteauneuf-en-Thymerais

Les agriculteurs présents déplorent que le film du WWF « Eure-et-Loir, du poison dans l’eau » ne parle que de l’agriculture et surtout de manière aussi accusatoire.

Pour certains, les termes du débat proposé par Eau Secours 28 sont mal posés et présentés de « manière trop aggravante ». L’industrie, les zones urbaines, et dans l’ensemble tous les particuliers, contribuent tous à polluer l’eau. La responsabilité est collective : la faire porter uniquement par la profession agricole relève de la mauvaise foi.

Le Dr Gaboriau, Conseiller Général et Maire de Châteauneuf-en-Thymerais, regrette que d’emblée l’agriculture soit accusée. « L’agriculture a déjà beaucoup évolué et il ne faut pas oublier l’impact du mauvais fonctionnement des assainissements non collectifs ».

Marc Laimé évoque après la projection du film un récent rapport du Ministère de l’Ecologie : « Coût des principales pollutions agricoles de l’eau ». Ce rapport dit en substance que l’eau est polluée partout en France, avec des impacts financiers considérables. Par exemple, les ménages supportent 220 millions d’€ par an pour l’achat d’eau en bouteille à cause des dépassements de la norme nitrate de 50 mg/l. A notre point de vue, c’est d’ailleurs dommage car les nitrates sont excellents pour la santé : les ménages se privent de leurs bienfaits tout en faisant une dépense inutile !

Marc Laimé ajoute que la France se dirige vers une crise du financement des infrastructures d’adduction d’eau potable et de retraitement. Mais cette crise-là sera-t-elle la plus difficile à traverser ? Le Ministère de l’écologie prétend que la dépollution complète des eaux souterraines coûterait hypothétiquement entre 522 et 847 milliards d’euros ! Le docteur Perry regrette que la part de pollution industrielle et de la pollution domestique ne soit pas précisée.

Un produit de dégradation du glyphosate est l'acide aminométhylphosphonique (AMPA). Philippe Ribault précise que l’AMPA est également un produit de dégradation des lessives. Selon un ingénieur de l’INRA intervenu au colloque de l’Avern le 30 mars dernier, 80% de l’AMPA retrouvé dans les eaux brutes proviennent des lessives. Voilà un exemple de confusion entre pollution domestique et pollution agricole.

Selon Marc Laimé, la société a des aspirations environnementales qu’il est impossible de nier et les agriculteurs devraient conclure avec elle un nouveau pacte. A la question posée avec insistance par plusieurs participants : « quelle agriculture voulez-vous nous faire pratiquer ? » ; le consultant et journaliste Marc Laimé reste sans réponse !

Pour la Coordination Rurale, ce pacte doit se faire au travers d’une PAC équilibrée qui garantit des prix rémunérateurs aux agriculteurs. La présidente de l’association écologiste « La Presle » fait écho à la CR en disant que l’agriculture doit sortir des négociations de l’OMC.

Pour clôturer ce premier cycle de débats, Eau Secours 28 avait réservé l’amphithéâtre de la Chambre d’Agriculture pour le 12 décembre. Philippe Lirochon, qui avait initialement donné son accord, s’est rétracté récemment en invoquant le motif de la sécurité !!

Merci aux sympathisants et adhérents de la CR qui ont participé à ce débat ! Dans la salle, nous comptions 10 écologistes et 20 agriculteurs ! L’apocalypse annoncée par Eau Secours n’attire pas la foule.

Dans la même catégorie

CR 28
Centre-Val de Loire
CR 18
CR 18