La Coordination Rurale d’Eure-et-Loir (CR 28) a rencontré Madame la Préfète, Fadela Benrabia, et Monsieur le Directeur de la DDT, Guillaume Barron, ce mardi 29 septembre, dans le cadre d’une visite d’exploitation. Il a notamment été question de la filière betteraves pour laquelle la France, contrairement à d’autres pays d’Europe, a jusqu’à présent refusé de déroger à l’utilisation des néonicotinoïdes, des produits pourtant efficaces face aux pucerons, et appliqués en enrobage des semences.

La visite d’un champ leur a permis de constater que les parcelles de betteraves ont été décimées par ces ravageurs. Ces derniers ont engendré une perte de poids feuillage, exposant physiquement le plant aux attaques, ainsi qu’une perte de richesse et de poids du tubercule alors sclérosé. « Je n’ai jamais vu un chantier pareil » observe tristement un agriculteur en regardant la parcelle.

Pour Aurélie Hallain, l’agricultrice qui recevait la délégation, le rendement sera divisé par deux. Cela aura des conséquences sur la viabilité de sa ferme mais également sur celle de la coopérative sucrière.

Ce que les agriculteurs de la CR regrettent c’est que le gouvernement ait décidé de manière unilatérale et sans œuvrer pour apporter d’alternatives depuis. « Avec les moyens actuels, si la loi du 5 octobre prochain n’est pas acceptée, les consommateurs français vont se retrouver avec des matières premières importées de pays européens n’ayant pas appliqué l’interdiction des néonicotinoïdes mais utilisant encore des produits interdits en France depuis des années ! Et surtout, notre filière betterave va vers son déclin » s’inquiète Philippe Ribault, ancien président de la CR 28. Il ajoute : « ce constat est le même pour de nombreuses productions agricoles et aussi pour les produits issus de l’agriculture biologique. » Ces idées exprimées sont le foncement du combat de la CR et d’un grand nombre d’agriculteurs.

Madame la Préfète et Monsieur le DDT semblent conscients de la difficulté et de la sensibilité du sujet. « Être agriculteur est plus qu’un engagement, c’est une abnégation » a-t-elle reconnu.

La CR 28 demande que l’administration renoue avec le bon sens paysan, que des aides financières soient levées pour aider les agriculteurs à investir dans des alternatives aux néonicotinoïdes et que, pourquoi pas, renaisse le bulletin de santé végétale rédigé grâce à l’analyse de la virulence des pucerons par la tour à succion de Fleury-Les-Aubrais (45). « Ce document était très précieux, grâce à lui on connaissait les dates auxquelles les pucerons représentaient un danger viral pour les plantes » se rappelle Maximilien Vangeon, président de la CR 28.

La CR 28 remercie la représentante de l’État et le représentant de l’administration d’avoir répondu présents. Leur écoute et la richesse des échanges ont été appréciés par les agriculteurs.

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