Philippe Ribault s’est emparé du pupitre lors de la réunion de présentation du 5e programme de la Directive Nitrates par la DDT 28. Celle-ci avait lieu à la chambre d'agriculture, le jeudi 19 juin.
Dénonçant les aberrations du programme d’action, le président de la CR28 a rappelé que les nitrates contenus dans les légumes sont bien les mêmes que ceux contenus dans l’eau. " Si vous connaissez un enfant malade de méthémoglobinémie, amenez-le nous ! Les pédiatres n'ont pas vu un seul cas depuis 40 ans ! " a-t-il lancé aux représentants de l’Administration.
Une Administration qui n’écoute pas et ne répond pas aux questions !
Philippe Ribault est revenu sur les réunions de concertation pour l’élaboration du 5e programme de la Directive Nitrates auxquelles la CR Centre a participé activement.
Hélas, les arguments des professionnels et des instituts techniques n’ont pas ou très peu été écoutés. Nos fonctionnaires sont très déconnectés des réalités du terrain. Ce fut aussi un marchandage : la DREAL acceptait de lâcher un peu de lest sur le calendrier d’épandage et le fractionnement contre la fermeté sur les CIPAN.
Pourquoi nous obliger à implanter une CIPAN derrière orge de printemps alors qu’il est bien démontré qu’il n’y a pas de reliquat derrière cette culture ? Avec 20 000 ha d’orge de printemps en Eure-et-Loir et le coût de 150 € d’une CIPAN réalisée en bon père de famille, cela représente une dépense inutile de 3 millions d’euros pour nous agriculteurs. Ne pourrions-nous pas utiliser cet argent à autre chose ? Et n’oublions pas que Stéphane Le Foll baisse nos primes compensatoires de 85 €/ha.
La méthode de calcul d’objectif de rendement, élaborée par le Groupe d’Expertise Nitrates (GREN) au niveau régional et la panoplie des contraintes de fertilisation n’auront pour effet que d’abaisser le rendement et la teneur en protéines de nos productions. Un représentant expérimenté d’Arvalis s’en était inquiété en réunion technique à Orléans mais cela n’avait pas ému la DREAL.
Une Administration qui censure notre conférence sur les nitrates au lycée La Saussaye !
Le Conseil Régional, ou plus vraisemblablement la DRAAF, nous a interdits de parole dans un lycée agricole sur les nitrates et l’alimentation. Incroyable acte de censure pour une conférence que nous organisions le 24 janvier dernier avec le nutritionniste Gilles Demarque.
Un grand nombre d'agriculteurs se demande s’il y a maintenant une police politique au sein de l’Administration.
Des cas de dissonance cognitive
Des nitrates que nous ingérons, 80% proviennent de notre alimentation. Avec le repas suivant : 1 betterave en entrée, 200 g de haricots verts, 1/5 de laitue avec le fromage ; ce sont 385 mg de nitrate ingérés.
A chaque fois que la CR demande à un fonctionnaire : " pourquoi appliquer une directive inepte et obsolète lorsque l’on sait que les nitrates sont bons pour la santé et que le premier responsable de l’eutrophisation est le phosphore ? "... pas de réponse !
Nos fonctionnaires semblent tout ignorer des avancées scientifiques sur les nitrates ! Par exemple, le prix Nobel de médecine attribué à Louis Ignarro, Richard Furchgott, Ferid Murad en 1998 pour leurs travaux sur les nitrates et l'oxyde nitrique, 2 molécules aux nombreuses vertus, sur toute la circulation sanguine de l'être humain.
" Pourquoi boire une eau à zéro nitrate alors qu'on en absorbe 80% par les légumes que nous consommons quotidiennement ? (conseils de nutritionnistes : mangerbouger.fr)"... pas de réponse !
Les membres de l’Administration bottent toujours en touche. De deux choses l’une : soit ils sont ignorants, soit ils sont en pleine dissonance cognitive !
La dissonance cognitive est l’inconfort psychologique d’un individu lorsque son attitude, ses convictions, ses croyances sont remises en question. Celui-ci évite la discussion, évite d'aller plus loin, ne mémorise pas les éléments de la discussion ou les remet en cause.
En effet, comment pour ces fonctionnaires accepter l’idée qu’ils travaillent à faire appliquer des règlementations qui n’ont aucun intérêt, pas même environnemental ? La remise en question est trop difficile alors autant l’éviter.
Une fois de plus, ce jeudi 19 juin, les 15 membres de la CR28 sont repartis sans réponse à leurs questions.
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