Le Ministre de l'Agriculture était aux Corvées-les-Yys et à Bailleau-le-pin, mercredi 25 avril, pour une réunion débat et un meeting, dans le cadre des élections présidentielles.

Philippe Ribault, Président de la Coordination Rurale d'Eure-et-Loir, lui a rappelé le mécontentement paysan face à toutes les contraintes environnementales, celui des éleveurs bovin viande et bovin lait, celui des agriculteurs prestataires de services.

Michel Barnier n'a pas laissé un souvenir impérissable avec la réforme qu’il a mise en œuvre. Pour la CR, « il est dangereux de dépendre d’aides que l’on peut nous attribuer ou nous retirer ! ». La Réforme Barnier n’a pas bouché du tout le trou de l’herbe ; la situation catastrophique des éleveurs le prouve !

En production laitière, la situation n’est guère meilleure. Cette production est très gourmande en temps de travail et la contractualisation ne connaît pas le succès que Bruno Le Maire espérait. Les laiteries sont davantage orientées vers la toute puissante grande distribution que vers l’intérêt des producteurs qui leur fournissent la matière première.

Bruno Le Maire a tenu aux Corvées-les-Yys des propos assez décapants vis-à-vis de l’environnement. Philippe Ribault lui a fait part de l’exaspération des agriculteurs relative aux contraintes environnementales s’empilant les unes sur les autres, parfois contradictoires les unes par rapport aux autres, et générant une élévation significative de nos coûts de production.

"Comment est-il possible que lors de réunions au Ministère de l’Agriculture, j’aie pu constater la présence quasiment égale de représentants du Ministère de l’Ecologie et de celui de l’Agriculture, sur des sujets tels que les BCAE, l’entretien des prairies, le bien-être animal ? Qu’est-ce que ces écologistes de salon peuvent apporter à l’agriculture ?"

Le Ministre répond que cet affrontement entre ces 2 Ministères a été un calvaire pour lui ! "Si vous êtes membre du Gouvernement issu du scrutin du 6 mai, vous savez maintenant ce qu’il ne faut plus faire! " Cela fait rire Bruno Le Maire qui semble acquiescer.

Le Président de la CR28 aborde le décret du 18 octobre 2011 instaurant l’obligation de certification pour les agriculteurs réalisant des prestations de service chez des voisins. Cet « emmerdement supplémentaire » (pour reprendre les mots du Ministre, sur l’environnement) touchera les 15% d’exploitations euréliennes prestataires de services (obligations supplémentaires par rapport au Certiphyto et au DAPA). Pourquoi ce gouvernement crée-t-il des contraintes supplémentaires alors que lorsqu’il nous rencontre, il répète à qui veut bien l’entendre, que « l’environnement, ça commence à bien faire ! » (Propos tenus par Nicolas Sarkozy) ?

Lors de cette rencontre, certains élus UMP et divers droite se sont plaints de la création et des prises de décision de la nouvelle commission de consommation des espaces agricoles (CDCEA). Les élus sont furieux de ne plus pouvoir prendre la terre comme ils le voudraient !! Phil. Ribault a dû leur rappeler que 240 ha de nos terres agricoles françaises partent chaque jour à d’autres usages, et qu’un jour leurs petits enfants leur reprocheront certainement d’avoir gaspillé cette bonne terre nourricière !!

A Bailleau-le-Pin avait ensuite lieu le meeting électoral public et très politique de Bruno Le Maire, avec une participation quasi-totale des élus UMP (J.-P. Gorge et D. Guéret étaient excusés). Le Ministre s’est auto-félicité de son bilan. Il dresse un bilan global des productions en prenant comme période d’analyse seulement quelques mois, voire quelques semaines.

Ce ministre n’a pas encore un raisonnement d’agriculture durable. Le durable, il en a parlé mais la vraie durabilité de nos exploitations, c’est bien nous paysans qui l’assurons au jour le jour.

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