La Coordination Rurale du Cher se réunissait en Assemblée Générale, à Bourges, le mercredi 18 janvier.

L'occasion de s’interroger sur la place des agriculteurs dans la société, et le rôle du syndicalisme agricole, avec les éclairages de Roger Le Guen, sociologue à l'ESA d'Angers.

Son intervention ne manque pas de croustillant sur la façon dont la société nous perçoit, résultats de sondages à l’appui, parfois contradictoires. 62% des français estiment « manger de mieux en mieux » et 90% ont globalement une bonne opinion de nous. Le métier d’agriculteur est-il à la mode ? « Non » pour 58% des sondés. 90% pensent que c’est un « métier difficile » et 50% qu’il est « mal payé » (réactions dans la salle). Les céréaliers sont perçus comme « profiteurs et riches », les éleveurs comme « victimes et pauvres » !!

53% pensent que nous sommes « assistés » et 46% que nous sommes  irrespectueux de l’environnement. Cependant la plupart pensent que nous ne sommes pas responsables et que ce sont nos techniciens qui nous poussent à mettre des produits. M. Le Guen explique un paradoxe (dit de Tocqueville) : plus les agriculteurs font d’efforts pour l’environnement, plus l’opinion a un sentiment négatif croissant. Cela se renversera mais il faut être patients, tenaces.

« A qui faites-vous confiance pour l’avenir de l’agriculture ? » : 69% des sondés répondent « aux agriculteurs eux-mêmes ». Seulement 16% font confiance aux écolos, 8% aux syndicats et 7% aux pouvoirs publics.

80% des agriculteurs pensent que les médias donnent une fausse image d’eux. A cause de la télévision, nos enfants se font parfois insultés par leurs camarades à l’école. 30% des agriculteurs veulent qu’un de leurs enfants exerce ce métier. 31% des agriculteurs se revendiquent paysan, 26% chef d’entreprise, 22% producteur. 36% rejettent le terme de partenaire des industriels et des distributeurs, 13% celui de pollueur, 12% celui de gestionnaire de l’environnement, 12% celui de paysan.

50% des agriculteurs disent adhérer à ou suivre un syndicat en particulier et 40% sont complètement en marge de tout syndicalisme. Beaucoup d’agriculteurs, en prenant des responsabilités syndicales, deviennent des notables (rires dans la salle, par rapport à la FNSEA). Le syndicalisme agricole vit en partie du commerce de services.

Les agriculteurs disent adhérer à un syndicat d’abord pour la convivialité, ensuite pour l’info et les services, enfin pour défendre le métier. Pour M. Le Guen, l’agriculteur doit expliquer ses pratiques au public. La communication locale est très importante.

Autre point majeur abordé lors de cette AG : la taxation des semences de ferme. Lydie Deneuville, vice-présidente de la CRUN, a fait la point détaillé de la situation.

Lire l'article du Berry Républicain.

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