Betteraves – La situation 2019 en Centre-Val de Loire

Le point agronomique

En premier lieu, les semis de betteraves 2019 ont été tardifs et les levées très hétérogènes. Ensuite l’été a été très chaud. Les betteraves non irriguées ont beaucoup souffert de la sécheresse, avec des pertes de rendement. Et enfin les arrachages ont été compliqués, surtout depuis le début du mois de novembre. Les terrains ont été matraqués à tel point que le semis de blé a pu être difficile.

La section betteravière Toury-Pithiviers a levé le protocole tare terre pour permettre les enlèvements des silos de betteraves. Le seuil a par ailleurs été revu à la hausse pour éviter de trop pénaliser les planteurs.

Les surfaces betteravières en agriculture biologique augmentent mais demeurent toutefois à moins de 5% du total de surfaces betteravières. Les rendements varient de 7 à 100 t/ha avec une moyenne à 42 t/ha et un prix de vente à 76€/t. Il faut compter environ 100 heures de désherbage manuel pour 1 hectare.

Le point économique

Depuis l’arrêt des quotas et la baisse du prix du marché mondial, notre filière se trouve en grande difficulté. Un plan stratégique avec des fiches d’action (amont agricole, industrie, diversification des marchés, images du sucre…) ont été présentés au Gouvernement. Une réponse est attendue rapidement.

Le marché européen est corrélé au marché mondial. Nous observons un delta de 50 €/t pour le sucre, soit à la baisse soit à la hausse, allant de 250 à 300 €/t.

Cristal Union a indiqué vouloir réduire son exposition au marché mondial. L’alcool valorise davantage la betterave que le sucre.

La fermeture de la sucrerie de Bourdon entraîne l’arrêt immédiat du bassin betteravier. Pour dédommager les agriculteurs, ils vont toucher 1 000 €/ha.

La fermeture de la sucrerie de Toury n’entraîne pas l’arrêt du bassin. Les agriculteurs peuvent y continuer la production de betterave. Cependant, à la campagne 2020, les betteraves seront emmenées sur le site de Pithiviers et/ou Corbeille.

Au lieu d’avoir 3 usines qui tournent 80 jours par an, 2 usines tourneront 120 jours durant. Ils estiment que ces 2 usines seront plus compétitives et se rapprocheront de la structure des grosses sucreries de Champagne.

Existe à Toury un projet d’installation d’un pilote pour extraire les protéines de betteraves à destination de la pisciculture. Pour le moment, il ne s’agit que d’un essai. La faisabilité du projet sera ensuite à examiner.

Pour la récolte 2019, le prix de base avec la pulpe est à 22€/t. Il est à 23 €/t pour 2020. Comme les rendements ne sont pas forcément présents, la situation du marché semble s’améliorer. Il y a moins de sucre sur le marché. La politique est plutôt de valoriser les betteraves excédentaires au lieu de mettre des pénalités à ceux qui ne respectent pas le tonnage du contrat.

Notons également une augmentation des projets de méthanisation par les pulpes sèches de betterave.

Cristal Union a mis à disposition un outil qui permet de prendre des options call ou put sur le marché du sucre.

Ils ont rappelé que les sucreries obsolètes sont la ligne de mire de la Dreal. Le site de Toury a de ce fait reçu plusieurs mises en demeure. S’ils ne peuvent pas se mettre aux normes, c’est la fermeture assurée.

Ils ont parlé des salariés de Toury avec beaucoup de respect et d’humilité. Ils ont été professionnels jusqu’au bout, même en sachant qu’il s’agissait de leur dernière campagne. Des salariés seront mutés sur d’autres sites du groupe mais tous ne seront pas mobiles. D’autres ont déjà trouvé un autre emploi.

Dans la même catégorie

CR 28
Centre-Val de Loire
CR 18
CR 18