Le Tour de France 2017 touche à sa fin aujourd'hui avec la traditionnelle arrivée sur l'avenue des Champs-Élysées. Pour cette dernière étape, Joris, responsable de la section Jeunes de la Coordination Rurale, revient sur les 20 interviews de ses collègues.
Pourquoi avoir essayé de mettre à l’honneur les jeunes agriculteurs ?
Chaque année, le Tour de France est l’occasion de voir la variété des paysages qui doit beaucoup à l’agriculture locale. Mais aujourd’hui, cette agriculture est menacée en premier lieu parce qu’elle n’est pas suffisamment rémunératrice, et qu’en conséquence peu de jeunes s’installent.
En France, il faut savoir que les agriculteurs de moins de 35 ans représentent seulement 12 % des agriculteurs en activité ! A la CR, nous travaillons au quotidien pour inverser cette tendance. Nous voulions donc mettre en avant des jeunes agriculteurs qui s’engagent dans cette voie et nous servir du parcours du Tour de France comme d’un fil rouge. Nous avons menés quelques opérations sur le terrain, au bord des routes du Tour autour du slogan « adoptelagriculturefrançaise », et puis, lors de chaque étape, nous avons publié une interview d’un jeune qui parlait de son installation, de son vécu, avec son propre regard et ses propres analyses.
Quel bilan en tires-tu ?
Les interviews montrent la réalité de l’installation en agriculture : elle est très variée, et chacun a su adapter son projet à ses contraintes, mais aussi ses envies. Bien sûr, le point noir est la rémunération du métier.
Pour ce qui concerne l’installation, on retrouve les thématiques qui sont chères à la section Jeunes de la CR : la nécessaire simplification du dispositif, son adaptation au contexte de l’entreprise, les difficultés d’accès au foncier et au financement… Tout ce qui fait qu’aujourd’hui l’installation n’est pas simple pour les jeunes, malgré leur indéniable motivation.
Quels sont les projets des mois à venir ?
La sauvegarde de l’agriculture passe par des prix rémunérateurs, et c’est encore plus vrai pour les jeunes agriculteurs. La CR va donc participer activement aux États généraux de l’alimentation et a demandé la présidence du groupe 6 sur la fixation des prix. Nous voulons remettre l’agriculture dans les débats ; bien que centrale pour ces questions, son nom a été gommé du titre des travaux.
Pour l’installation, le ministre a indiqué à Bernard Lannes et François Lucas vouloir lancer un chantier sur les aides. Il peut compter sur nous pour être présents et revendiquer un allègement et une simplification des règles pour les installations. Il est difficile de faire entendre une autre voix au Ministère, mais tout comme pour nos installations, nous sommes déterminés à défendre une autre vision de l’installation en agriculture : respectueuse des jeunes et de leur projet, et surtout rémunératrice.
