L'enseignement agricole (EA) français constitue un système éducatif original, sous tutelle du ministère de l'Agriculture. Initialement destiné à la formation d'un public d'origine agricole et principalement rural, il s'est considérablement développé pour accueillir aujourd'hui un public plus large, issu à 80 % de zones urbaines.

Cette évolution s'est accompagnée d'une diversification des métiers préparés : production, agroalimentaire, aménagement, services aux entreprises, aux personnes et aux territoires.
La loi de juillet 1848 avait créé un système complet d'enseignement avec un objectif clair : former des agriculteurs. Mais c'est bien la loi d'orientation agricole de 1960 qui donnera naissance à l'enseignement agricole moderne, ouvert à d'autres professions. Les agriculteurs et leurs enfants ne sont plus les seuls concernés ; aujourd’hui, tous les acteurs de la production agricole (voire du monde rural) le sont également. C'est cette évolution qui permettra la diffusion des connaissances techniques, par le biais des techniciens formés par l'enseignement agricole.
Il constitue aussi, et ce n'est pas le moindre de ses mérites, une voie alternative pour des élèves peu à l'aise dans les voies éducatives plus classiques.
Quatre missions lui ont été assignées par les lois de juillet 1984 :

  • assurer la formation générale, technologique et professionnelle, initiale et continue ;
  • participer à l'animation rurale ;
  • contribuer aux activités de développement, d'expérimentation et de recherche appliquée ;
  • participer à des actions de coopération internationale, notamment en favorisant les échanges et l'accueil d'élèves, apprentis, étudiants, stagiaires et enseignants.

Depuis 1999, ces missions perdurent et ont même étés élargies à une cinquième mission : l’animation et le développement des territoires.

Les établissements d'enseignement agricole maillent tout le territoire national, et sont diversifiés dans leur origine et leur approche pédagogique : établissements privés et publics à temps plein, établissements relevant de l'UNREP, et Maison Familiales Rurales.

Cette ouverture de l'EA à une plus grande diversité de métiers est bien sûr une richesse, mais aussi un risque pour la formation des futurs agriculteurs : spécialisation moindre des enseignements, dilution du lien entre les agriculteurs et leurs outils de formation, réduction des apprentissages pratiques…
Face à cela, professionnels et syndicats doivent se mobiliser pour faire perdurer les spécificités de l'enseignement agricole. Pour la CR, il est nécessaire de privilégier l’apprentissage « par le geste » et de préparer les futurs agriculteurs à devenir de véritables professionnels autonomes.
Il est également une porte d’entrée pour les adultes en reconversion professionnelle. Il a su s’adapter à ces profils, en leur proposant des parcours spécifiques, et en mettant en place des dispositifs de validation des Acquis et de l’Expérience.

Dans le cadre de la représentation agricole, la section Jeunes de la CR s’implique dans toutes les commissions possibles liées à l’enseignement agricole et en charge de l’évolution des référentiels de formation et de leur adaptation au métier d’agriculteur : le Conseil National de l’Enseignement Agricole (CNEA), le Conseil National Spécialisé, la Commission Professionnelle Consultative « métiers de l’agriculture, de l’agro-industrie et de l’espace rural » (CPC).

Cyril Valette

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