Les étudiants ont récemment repris le chemin de l’école, l’occasion d’interroger Cyril Valette, l’un des responsables en charge des problématiques installation à la Coordination Rurale.

Quelques mots sur l’enseignement agricole

Cette année, les établissements, publics et privés, accueillent plus de 460 000 élèves. Ce chiffre démontre bien l’intérêt des jeunes pour le milieu agricole, même s’il faut rappeler que l’enseignement agricole forme aussi à d’autres métiers que ceux de la production agricole (paysagiste, métiers de la ruralité, etc.).

Comme dans l’enseignement général, les diplômes sont en constante évolution. Cette année par exemple, deux spécialités du baccalauréat professionnel sont mises en place sous leur format rénové : Conduite et Gestion de l’Entreprise Agricole (CGEA), Conduite et Gestion de l’Entreprise Viti-Vinicole (CGEVV), et le Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise agricole (BPREA).

L’organisation en « blocs de compétences » entre également en vigueur. Si elle permet une facilitation des VAE et des passerelles entre les diplômes, cette réforme inquiète la Coordination Rurale.

Pourquoi cette inquiétude ?

La volonté de créer des passerelles entre les diplômes, de permettre la poursuite d’études, de simplifier les démarches de VAE est louable, et nous n’y sommes bien sûr pas opposés. Nous saluons également les modifications sur les blocs qui ont été proposées suite à nos interventions.

Nous restons cependant vigilants vis-à-vis de l’obtention des diplômes via les blocs de compétences. Ce système qui pour l’heure n’est applicable qu’à la formation continue tronçonne le diplôme. Cela peut amener les candidats à ne choisir que les bribes de compétences qui leur sont utiles dans l’immédiat. Le tout au détriment d’une formation complète. Dans cette mesure, nous craignons qu’au final le nombre de personnes en capacité de s’installer diminue (faute d’avoir acquis l’ensemble des blocs du diplôme).

De plus cette problématique vient s’ajouter aux inquiétudes sur les atteintes à la professionnalisation des diplômes. Nous l’avons constaté lors de la réforme du Bac pro, dont la durée globale du cursus a été ramenée de 4 à 3 ans. Les premiers enseignements qui ont été réduits ont été les enseignements techniques et professionnalisant.

Il faut que le Ministère tienne compte du fait que c’est bien l’orientation technique et professionnelle qui fait l’attrait des formations agricoles. Auprès des jeunes d’abord, qui choisissent ces cursus aussi pour recevoir une formation axée sur la mise en pratique et avoir des perspectives d’insertion rapide sur le marché du travail ; mais aussi uprès des professionnels et des recruteurs qui trouvent en ces jeunes diplômés de futurs collaborateurs ou salariés disposant déjà d’une expérience technique.

Il ne faut pas oublier la vocation première de l’enseignement professionnel : former de futurs professionnels, qui seront à même à leur sortie de cursus de s’insérer sur le marché du travail. En ce sens également, il nous semble urgent de mener un état des lieux de la formation en alternance et de proposer des solutions pour parvenir à développer cette voie d’acquisition des diplômes agricoles.

Quelles seront les actions de la section Jeunes en 2017-2018 ?

Tout d’abord, nous maintiendrons notre participation active au sein des différentes réunions des CNS, CPC et CNEA. Nous sommes convaincus qu’il faut assurer la présence de représentants de la profession agricole, au sein de ces instances. Ensuite, la CR sera force de proposition au sein des EGA puisqu’un atelier s’intéressera notamment à la question de la formation en agriculture. Les actions des jeunes de la CR au sein des lycées vont elles aussi se poursuivre, selon les demandes et attentes de nos structures locales : interventions, organisation de conférences techniques…

 

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