Alors que le projet pour la PAC du Conseil européen des jeunes agriculteurs (CEJA) n’a pas encore été diffusé dans son intégralité, les premiers éléments communiqués laissent entrevoir les grandes lignes… qui s’avèrent bien décevantes !

Au-delà de l'enrobage (assurer le renouvellement des générations, le soutien économique durable...) : les mêmes propositions qui conduiront très certainement aux mêmes effets... Ainsi, le texte fait à nouveau référence à la notion d’agriculteur actif, appelant à la mise en place d’une définition européenne, permettant de réserver les aides aux « agriculteurs actifs », d’« exclure les retraités » et « d’imposer des critères de revenu agricole minimum ainsi que de temps de travail minimum ».

Donc, après avoir demandé aux agriculteurs de se diversifier, incité à la pluriactivité pour pallier à la baisse de rentabilité de l’activité agricole, ils souhaitent à présent les exclure de la PAC ?! Ce ne sont pourtant pas les agriculteurs qui sont responsables de cette situation, mais bien la politique agricole commune telle qu’elle a été voulue par le syndicat majoritaire !

Même discours attendu en matière de sécurisation des revenus par les aides contracycliques, de fonds de mutualisation et d’assurances… Quant à la proposition de majorer l’ensemble des aides PAC pour les jeunes installés, elle est bien la preuve de l’échec de cette PAC qui ne permet pas une rémunération digne des agriculteurs ! Pour la section Jeunes de la CR, la priorité doit être de mettre en œuvre un cadre permettant une rentabilité de l’activité agricole. Pour cela, la seule réponse possible consiste en une réforme profonde de la PAC permettant d’assurer des prix rémunérateurs (préférence communautaire, régulation des productions, OCPM…) à tous les agriculteurs, et pas seulement aux jeunes installés. Il sera alors bien sûr essentiel de tenir compte des difficultés liées à l’installation en améliorant les aides à la trésorerie pour plus d'autonomie financière au démarrage, en majorant les aides à l’investissement ou encore en favorisant l’accès au foncier.

Cependant, nos politiques, tout comme les responsables du CEJA qui prétendent les influencer, doivent comprendre une chose : sans prix, toute politique en faveur de l’installation en agriculture est vouée à l’échec !

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