Espaces-tests agricoles, intéressants mais…

Le service de la statistique et de la prospective publie en juillet une étude sur les résultats des espaces tests agricoles. Ainsi, il dresse le bilan de ce dispositif d'accompagnement à l'installation, assez récent dans le domaine agricole, et particulièrement soutenu par le ministère de l'Agriculture, qui le considère comme « un dispositif exemplaire pour produire autrement ».   Le principe est effectivement séduisant : offrir la possibilité à des candidats à l'installation non issus du milieu agricole d'expérimenter concrètement l'activité, de confronter leur projet aux réalités économiques avant de se lancer dans le grand bain ! Cependant, le détail du rapport, et sa confrontation aux réalités de la démographie agricole, laissent perplexes quant à l'impact que peuvent avoir ces espaces tests sur la dynamique de l'installation : à peine 200 projets testés en 2016, quand le nombre de nouvelles installations dépasse la dizaine de milliers chaque année selon les chiffres de la MSA. Et que dire quand, dans le même rapport, il est rappelé qu'en 2013, 20 % des chefs d'exploitations et coexploitants avaient dépassé les 60 ans.

Sans prix, aucun dispositif ne sera efficace

Pour Joris Miachon, responsable de la section jeunes de la CR, « l'espace-test en agriculture n'est pas une mauvaise chose, loin de là. Notre métier doit s'ouvrir au plus grand nombre, et il ne faut pas oublier les freins que rencontrent les hors cadre familial, mais aussi plus largement les candidats à l'installation, pour accéder au foncier. La phase de test peut également être l'opportunité d'affiner un projet, de l'adapter au contexte économique et local ». Cependant, il ne faut pas oublier le vrai combat pour l'agriculture de demain : « Sans prix, nous aurons beau proposer tous les dispositifs d'accompagnement, nous n'arriverons pas à résoudre la problématique de tous les candidats à l'installation. Comment concilier mon souhait de m'engager dans ce métier avec des perspectives de réussite aussi aléatoires ? »