La Pologne et la Hongrie avaient courageusement décidé de mettre un terme aux importations de produits agricoles ukrainiens pour protéger leurs agriculteurs. Mais ils se sont fait rattraper par la patrouille européenne qui leur a indiqué que « la politique commerciale relève de la compétence exclusive de l’UE ». En effet, les céréales vont pouvoir continuer de traverser la frontière par milliers de tonnes chaque jour sans la moindre mesure de protection du marché, alors que ces productions ne respectent pas nos normes européennes. Pologne et Hongrie ont réussi à mettre en place des mécanismes faisant que pas une seule tonne de blé ne restera dans leur pays.
Pour la Coordination Rurale, la souveraineté alimentaire doit être envisagée au niveau européen, mais nous constatons que l’idéologie du libre-marché et le mille-feuille administratifs priment sur la survie des agriculteurs de ses propres États membres.
Ce déversement de céréales à des prix abusivement bas, en raison de la situation difficile dans laquelle se trouvent les agriculteurs ukrainiens, ne profite encore une fois qu’aux négociants et importateurs, ne faisant, de part et d’autre de la frontière, que des agriculteurs malheureux.
Les mesures proposées par Bruxelles, loin d’avoir un quelconque effet structurel, contribuent par quelques aides misérables à faire baisser les cours du marché européen, et à réduire les prix payés aux agriculteurs, alors que les charges flambent du fait de l’inflation.
En outre, ces importations se font sans le moindre regard sur la qualité des grains, ce qui met potentiellement en danger les consommateurs, quand on sait que près d’un quart des produits phytosanitaires utilisés en Ukraine étaient considérés comme des contrefaçons par l’ONU Environnement en 2019.
Source : https://www.goodplanet.info/vdj/la-lutte-contre-les-pesticides-illegaux-en-ukraine/