Revenu des céréaliers : une hirondelle ne fait pas le printemps !

La commission des comptes de l’agriculture de la nation vient de publier son compte prévisionnel de l’agriculture pour 2010.
Cette publication annuelle est toujours un exercice de style qui s’attache à présenter le secteur agricole sous son meilleur aspect économique.

Derrière l’effet d’annonce d’un redressement de 66% en 2010 du résultat courant avant impôt des exploitations professionnelles, la tendance baissière des 5 dernières années (qui était de -5 % par an) est tout de même confirmée.

Le cumul triennal du revenu des exploitations en grandes cultures reste orienté à la baisse de 7 % sur la dernière année ainsi qu’à moyen terme dans l’ensemble des orientations végétales.

Rappelons que la dernière évolution annuelle favorable qui avait été observée en 2007, avait conduit à une augmentation très significative des intrants. Le virage vers une libéralisation débridée de marchés s’est ensuite traduit par une baisse sans précédent du prix de nos grains, nous conduisant, en 2009, à la pire des situations économiques pour nos exploitations.

Convaincu d’une embellie pérenne de nos marchés, le cabinet de Mr Barnier n’avait pas hésité à réduire le montant des aides aux grandes cultures d’environ 20 %.

Rappelons qu’une hirondelle ne fait pas le printemps. Notre très relatif redressement de 2010 n’est en grande partie dû qu’aux malheurs de pays d’Europe centrale qui ont dû affronter une sécheresse historique.

L’OPG compte donc sur l’appui du Ministre de l'Agriculture pour une PAC digne de ce nom  qui permette de  stabiliser l’ensemble des  marchés agricoles et donc les prix, à un niveau suffisamment élevé pour les agriculteurs, seul moyen d'assurer l’avenir de nos exploitations.