Suicides des agriculteurs: on en parle enfin!

Avec la normalisation des cours des céréales, les filières des biocarburants industriels enregistrent de lourds déboires financiers.
Diester Industrie regrette la hausse du prix des graines oléagineuses et de l'huile, ce qui est un comble pour une structure soi-disant au service des producteurs, créée avec leur argent par des « responsables professionnels ».

Mais « malgré un avenir incertain », le Directeur de Sofiprotéol est serein pour 2011, grâce notamment à « son modèle original qui lui donne les moyens de se développer et d'investir ». Avec un tel argument, les producteurs de colza et de tournesol devront être particulièrement attentifs aux conditions d'achat des contrats à venir car ce « modèle original » permet à Diester Industrie de capter la marchandise en deçà du prix du marché !

Chez les éthanoliers, ce n'est pas mieux, le représentant d'une coopérative engagée dans le programme déclarait récemment que « vu les cours actuels de l'éthanol, cela leur permet d'acheter le blé à 140 €/t ». Ainsi, aujourd’hui, avec un cours du blé tendre, à 274 € la tonne, rendu Rouen, nos pétroliers verts valorisent le blé à seulement 50 % de son prix et à moins encore si on excluait la défiscalisation.

Ces groupes peuvent aujourd'hui regretter le temps d'une défiscalisation plus généreuse, mais ils auraient dû être beaucoup plus attentifs aux signaux lancés dès 2005 par les comptables du ministère des Finances, signaux que la CR et l’OPG avaient très largement répercutés.

En attendant que ces investissements hasardeux et dispendieux soient coûteusement transformés pour d'autres débouchés (on parle de réorienter les distilleries en amidonneries), il faudra une grande compétence pédagogique aux responsables de ces fiascos pour expliquer que c'est grâce aux 3,8 % de la récolte française de blé tendre, bradée à vil prix pour le bioéthanol que les prix des céréales ont augmenté sur le marché mondial…

La CR et l’OPG ne peuvent que constater que leurs craintes exprimées publiquement en septembre 2008 étaient totalement justifiées.
https://www.coordinationrurale.fr/valorisation-du-ble-ethanol-le-silence-inquietant-de-la-filiere.html

Contacts :
Jacques Commère – Responsable OPG – 06 74 44 02 06
Aurore Demarigny– Chargée de Communication – 06 76 52 01 03

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