Commission européenne : 10 aberrations !

La communication du 18 novembre 2010 de la Commission est certainement un des documents les plus superficiels qu’elle a produit depuis 1992 !

L’Organisation des Producteurs de Grains (OPG) en fait le bilan des 10 aberrations principales :

1. La répétition de l’expression « changements climatiques » 22 fois en 14 pages est manifestement le signe de l’utilisation de chimères face à l’incapacité à traiter des sujets réels et sérieux qui, eux, sont passés à la trappe.

2. Le document ne comporte presque aucun chiffre significatif.  Il oublie, par exemple, d’évoquer le solde de la balance commerciale agro-alimentaire de l’UE qui a toujours été négatif ; il passe sous silence le fait que l’UE est le premier importateur mondial de produits alimentaires ; il ne mentionne jamais la chute vertigineuse du nombre d’agriculteurs.

3. Les questions monétaires entre la zone euro et les autres états-membres ainsi que la parité euro/dollar ne sont pas abordées. Et bien évidemment, leurs conséquences non plus…

4. Le bilan désastreux de l’OMC pour l’agriculture mondiale est totalement omis par la Commission qui au contraire se place « dans la perspective de la conclusion éventuelle des négociations du cycle de Doha ». Or, depuis 1993, date à laquelle l’OMC a remplacé le GATT, les prix des produits agricoles ont irrémédiablement baissé et leur instabilité est désormais la règle. De plus, la production des pays en voie de développement s’est réduite ; l’exode des populations rurales vers les bidonvilles s’est accéléré et la faim concerne aujourd’hui un milliard de personnes dans le monde !

5. Au chapitre de la sécurité et de la politique alimentaire en Europe, la dépendance en matière de protéines végétales du continent américain ne fait l’objet d’aucune proposition. Les importations des pays tiers qui ruinent de nombreux secteurs de productions sont ignorées.

6. Les biocarburants ont disparu ! Est-ce un oubli supplémentaire ou la Commission aurait-elle compris que le développement des biocarburants en filière longue au sein de l’UE est une erreur ?

7. Le phénomène inquiétant de l’obésité dont on sait qu’il résulte, en partie, de prix agricoles trop bas permettant aux industries agro-alimentaires de proposer des aliments économiques trop riches en énergie, est passé sous silence. La santé des Européens aux oubliettes !

8. La Commission a une approche uniquement budgétaire de la PAC. Le mot « équitable » n’est associé qu’aux aides et hélas à aucun moment aux prix agricoles. Il n’est nullement mentionné que les agriculteurs doivent vivre du fruit de leur travail.

9. La notion de « production de biens publics », issue d’une dialectique très idéologique, fait bizarrement partie du vocabulaire de cette communication, comme des écrits des organisations céréalières officielles françaises… Rien de surprenant alors d’observer que les organisations agricoles dont d’anciens responsables siègent aujourd’hui au Parlement européen, aient reçu favorablement cette communication. Elles sont anesthésiées !

10. En fin de document, parmi les 3 options proposées, deux ne sont là qu’à titre d’épouvantails pour nous guider plus facilement vers la troisième qui n’est qu’un mauvais assemblage des deux premières.

L’OPG propose une PAC basée sur le rééquilibrage de nos productions de grains en fonction des besoins du marché européen avec des prix agricoles justes et équitables. Une PAC qui coûterait beaucoup moins cher au budget européen.  

Mardi 23 novembre 2010 à 10h

Nicolas Jaquet
Président de l’OPG



Contacts presse :
Aurore Demarigny – Chargée de Communication
06 76 52 01 03
Jacques Commere – Responsable OPG
06 74 44 02 06

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