Les comptes nationaux prévisionnels de l’agriculture en 2023 ont été présentés ce mercredi 20 décembre par la Commission des comptes agricoles de la nation (CCAN).
Si l’on peut se réjouir de la hausse de la production en grandes cultures, France Grandes Cultures (FGC) est particulièrement inquiète de l’effet ciseau et de son impact sur les agriculteurs. La situation s’est complètement inversée par rapport à 2022.

En effet, le volume des productions végétales est en hausse grâce à des conditions météorologiques plus favorables qu’en 2022. La récolte de céréales rebondit largement (+ 5,8 % après ‒ 11 %) ainsi que celle des protéagineux (+ 24 % contre – 20,7 % en 2022). Les productions d’oléagineux et de betteraves quant à elles font état d’une légère augmentation (respectivement +2,8 % et +1,5 %) mais de façon moindre qu’en 2022.

Cependant, si en 2022 les prix étaient remontés, il en est tout autrement en 2023. Sont en causes : la poursuite de la guerre en Ukraine et sa forte concurrence, ainsi que les disponibilités importantes en productions végétales sur le marché mondial.
Ces facteurs induisent une baisse importante des prix des grandes cultures, revenus au niveau d’avant-guerre. C’est en effet une dégringolade marquée sur les prix des céréales (-28,4 % après + 24%), des protéagineux (-26,8 %) et des oléagineux (-24,6 % après +2,2%). Seule la production de betterave s’en sort bien avec une hausse des prix de 12 % grâce à une disponibilité en recul sur le marché mondial peinant à satisfaire la demande.

En parallèle, les charges sont restées très élevées malgré une diminution des achats d’intrants. Si les prix de l’énergie ont légèrement baissé, les prix des produits phytopharmaceutiques augmentent (+8,7 %), de même que ceux des engrais et amendements (+19,1 %).

« Les agriculteurs sont pris en étau entre la hausse des charges et la baisse des prix », s’indigne Damien Brunelle, président de FGC. « Malgré la hausse des prix des betteraves, peu d’entre nous en avons profité en raison des conditions climatiques et du retrait des matières actives qui ont entraîné des rendements décevants ».
Pour 2024, les charges ne devraient pas diminuer puisque l’État a décidé d’augmenter les taxes sur le GNR. C’est inacceptable pour les agriculteurs !

Pour des prix rémunérateurs, FGC rappelle que le syndicat demande une déconnexion des prix par rapport aux cours mondiaux ainsi que des marchés régulés au profit des agriculteurs et des consommateurs !

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