Hervé Durand, ancien conseiller de Julien Denormandie, a réagi le 24 août sur la réduction (voire l’interdiction) de l’usage des produits phytopharmaceutiques (PPP), décision souhaitée par le gouvernement. L’ancien conseiller a notamment fait remarquer qu’il fallait avant tout mettre de l’argent dans la recherche d’alternatives aux PPP. France Grandes Cultures (FGC) craint que la situation des néonicotinoïdes (NNI) ne se reproduise pour l’ensemble des PPP.

Entamons un petit retour en arrière. Au temps où Barbara Pompili était ministre de la Transition écologique, l’utilisation des NNI a été interdite en 2018. Cependant, en 2020, les betteraves ont rapidement essuyé une importante attaque de pucerons, vecteurs de jaunisse impactant fortement les rendements (de 30 à 70 %) et donc le revenu des agriculteurs. Les alternatives sur le marché (pour lesquelles les structures de recherche ont bénéficié de millions d’euros) n’ont pas porté leurs fruits et d’importantes pertes ont été à déplorer. Suite à ce désastre, il a été décidé par le gouvernement que les NNI soient ré-autorisées pour 3 ans avec des conditions strictes. En 2023, alors que les produits devaient être encore autorisés, l’usage des NNI a été interdit brutalement, laissant les agriculteurs démunis sans alternatives fiables.

L’idée qu’on puisse trouver systématiquement des alternatives fiables aux PPP en finançant la recherche est fausse. La recherche prend du temps, plusieurs années, voire des dizaines. En attendant, les agriculteurs ne peuvent pas se contenter d’alternatives non fiables.

Aussi, les pesticides, dans leur utilisation et leur mode d’action, peuvent être assimilés aux médicaments à usage humain mais « imaginez-vous le gouvernement annoncer une réduction draconienne des médicaments sans qu’une montagne de mécontentements et d’inquiétudes soit soulevée par la population ? Et bien c’est pareil pour les produits phytosanitaires de nos plantes ! », signale Damien Brunelle, président de FGC. Il n’est pas possible de demander aux agriculteurs de réduire l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sans que ceux-ci ne se révoltent !

FGC rappelle également qu’une réduction du recours aux produits phytosanitaires reste coûteuse. Elle n’est possible qu’à condition de cesser la guerre fratricide du « moins disant mondial » en mettant un terme à la concurrence entre les productions françaises et les importations qui ne respectent ni la traçabilité ni la réglementation française.

Sources :
cinq-questions-sur-les-neonicotinoides-ces-insecticides-interdits-depuis-2018-et-reautorises-pour-2021-par-le-gouvernement
conseil-de-surveillance-des-neonicotinoides-pour-perenniser-une-filiere-il-faut-des-prix

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