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La Coordination Rurale a pris connaissance avec attention du jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris pour l’affaire dite Unigrains. Tout en regrettant la relaxe, elle note que le tribunal a dénoncé « certaines dérives dont la plus inacceptable est le financement par le produit de la taxe des besoins de la FNSEA », même s’il a estimé que « l'infraction d'abus de biens sociaux n'apparaissait pas suffisamment caractérisée ».

La CR s’insurge donc vigoureusement contre l’interprétation particulièrement tendancieuse et hâtive du jugement qui a été faite dès vendredi dernier par l’un des prévenus, Henri de Benoist. En effet, celui-ci a osé déclarer que la justice avait enfin reconnu le bien fondé des actions d’Unigrains. On se souvient que la ligne de défense des prévenus était de faire croire que les actions menées étaient l’expression d’une prétendue solidarité entre les céréaliers et les éleveurs. Loin de valider cette version des faits, le jugement du tribunal confirme au contraire le contenu très critique à l’égard d’Unigrains du rapport de la Cour des Comptes de 1999, à l’origine de ce procès.

La CR souligne que, selon les termes exacts du tribunal, l’infraction d’abus de biens sociaux n’est pas « suffisamment caractérisée ». En d’autres termes, cela signifie que l’infraction est partiellement caractérisée. Par ailleurs, si le tribunal a prononcé la relaxe, c’est aussi parce que le débat a porté sur la nature publique ou privée des fonds, sans qu’une position claire puisse être tranchée sur cette question particulièrement technique. La nature ambiguë des fonds a donc également bien servi les intérêts des prévenus.

Ceux-ci n’ont donc pas lieu de communiquer de manière triomphaliste sur la relaxe qui ne les exonèrera pas aux yeux des agriculteurs de leurs responsabilités dans les « dérives inacceptables » qui ont eu lieu.

Enfin, la CR précise qu’aucun responsable professionnel n’a été traîné dans la boue, comme cela a pu être dit. En portant plainte contre X, elle a seulement souhaité que toute la lumière soit faite sur l’utilisation des fonds prélevés sur tous les céréaliers par le biais de la taxe FASC.


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